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Côte d'Ivoire : un ex-milicien accuse Simone Gbagbo d'avoir financé la répression

Un ancien milicien proche de l'ex-président Laurent Gabgbo a accusé Simone Gbagbo d'avoir financé la répression durant la crise ivoirienne de 2010-2011. L'ex-Première dame est jugée à Abidjan pour crimes contre l'humanité.

Le procès de Simone Gbagbo pour crimes contre l'humanité à Abidjan a été marqué, mardi 28 juin, par l'audition d'un ancien chef de milice qui a accusé l’ex-Première dame d'avoir financé la répression durant la crise post-électorale en Côte d’Ivoire.

Actuellement emprisonné, Moïse Metchro Harolde Metch, dit "colonel H", est arrivé à l'audience menotté. Il s'est présenté comme le "chef du Groupement des patriotes pour la paix (GPP)", une des nombreuses milices qui sévissaient en Côte d'Ivoire lors de la présidence de Laurent Gbagbo de 2000 à 2011. Les milices du GPP avaient été constituées en septembre 2002 après le coup d'État manqué de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) contre le président Gbagbo.

"J'appartenais au GPP, une branche de la galaxie patriotique [mouvement proche du régime de Laurent Gbagbo]. Simone Gbagbo était la financière des patriotes, dont le GPP", a affirmé Moïse Metch à la barre. "Le GPP est né dans le but de maintenir Laurent Gbagbo au pouvoir", a-t-il martelé.

Premier témoignage à charge

Premier témoin à charge, l'ex-milicien a expliqué pendant près d'une heure le rôle et les actions de son mouvement. "Notre rôle était de réprimer les manifestations de l'opposition pro-Ouattara de l'époque, a-t-il déclaré. Nous disposions de cartes professionnelles qui nous permettaient de porter des armes. Avec ces armes, nous intimidions les militants de l'opposition en procédant par moments à des incursions musclées dans les mosquées."

La cour d'assises d'Abidjan juge depuis le 31 mai Simone Gbagbo, âgée de 67 ans, pour crimes contre l'humanité, crimes contre les prisonniers de guerre et crimes contre les populations civiles, commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3 000 morts en cinq mois.

Simone Gbagbo est citée, selon l'accusation, pour son implication dans les tirs d'obus sur le marché d'Abobo, un quartier acquis à Alassane Ouattara, l'actuel président ivoirien, dans la répression sanglante des femmes d'Abobo et pour sa participation à une cellule de crise qui planifiait et organisait des attaques, à travers des milices et des forces armées proche du régime.

Avec AFP