Le Parlement britannique a publié, jeudi, les copies des très controversées notes de frais des députés britanniques. Le feuilleton a aussi connu un rebondissement, la veille, avec une nouvelle démission au sein du gouvernement.
AFP - Le Parlement britannique a publié jeudi les notes de frais très controversées de l'ensemble des députés, à l'origine d'un scandale retentissant qui a provoqué la veille la démission d'un nouveau membre du gouvernement.
Le site internet du Parlement a mis en ligne 1,2 million de pages concernant notamment le remboursement des frais encourus par les élus pour l'entretien d'une résidence secondaire, leur permettant de résider à la fois à Londres et dans leur circonscription.
Ce système, légal mais jugé abusif, fait déjà l'objet de révélations quotidiennes depuis plus d'un mois dans le quotidien Daily Telegraph, qui a obtenu une copie de la liste.
Les dépenses les plus extravagantes de nombreux députés, parfois également ministres, ont ainsi été mises au jour, allant de la construction d'une île pour des canards à la location de films pornos, en passant par le remboursement d'achats de citrons ou de boîtes d'allumettes.
Une vingtaine d'élus, dont plusieurs membres du gouvernement, ont démissionné suite au scandale qui est également considéré à l'origine de la baisse de popularité record du Premier ministre Gordon Brown.
Dernière victime en date, la sous-secrétaire d'Etat au Trésor, Kitty Ussher, a annoncé mercredi soir qu'elle quittait le gouvernement après avoir été accusée de ne pas avoir payé d'impôts sur les plus-values immobilières en désignant sa résidence secondaire comme principale.
La publication de la liste officielle des frais des députés n'a pas réussi à faire taire la polémique, d'autant plus que de larges parties des textes ont été noircies, afin de masquer les adresses des élus. Mais cette censure empêche de découvrir qui a utilisé l'astuce consistant à désigner sa résidence secondaire comme principale ou inversement pour payer moins d'impôts.
Il s'agit d'un "très mauvais succédané", a ainsi estimé Maurice Frankel, de l'association Campagne pour la liberté de l'information.
La publication intervient un an après un jugement de la Haute Cour ordonnant la transparence.
Le système de défraiement fait dorénavant l'objet d'une réforme en profondeur.