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Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : le "oui" s'impose largement

Les habitants de Loire-Atlantique ont dit "oui" à 55,17 % au projet d'aéroport controversé de Notre-Dame-des-Landes. Dans un communiqué, Manuel Valls a appelé les occupants illégaux à partir d'ici le début des travaux à l'automne.

Le "oui" au transfert de l'actuel aéroport de Nantes vers Notre-Dame-des-Landes, au nord de l'agglomération, est arrivé dimanche 26 juin en tête de la consultation de la population de Loire-Atlantique avec 55,17 % des voix, selon les résultats définitifs de la préfecture.

Les 967 000 électeurs devaient répondre par "oui" ou "non" à la question "Êtes-vous favorable au projet de transfert de l'aéroport de Nantes-Atlantique sur la commune de Notre-Dame-des-Landes ?".

Le président (PS) du conseil départemental de Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet, avait revendiqué plus tôt dans la soirée la victoire du "oui". "C'est un résultat sans aucune ambiguïté [...] qui oblige le gouvernement à engager les travaux" de construction de l'aéroport, a-t-il déclaré avant d'ajouter : "Ce résultat doit mettre un terme à l'opposition (à ce projet)."

Pour Johanna Rolland, la maire de Nantes, cela ne fait pas de doute non plus : les électeurs se sont prononcés pour "un oui en clarté", a-t-elle salué depuis son compte Facebook.


Mais les territoires voisins du site concerné ont, eux, voté contre le projet. Dans la commune de Notre-Dame-des-Landes, par exemple, les électeurs se sont opposés à 73 % au projet.

Les militants qui s'opposent au transfert de l'aéroport dénoncent un scrutin où le "périmètre n’était pas juste, la question n’était pas claire et l’information n'était pas donnée (aux citoyens)", selon l'un d'eux, Jean-Philippe Magnen, ancien vice-président (EELV) du Conseil régional des Pays de la Loire.

"On va appeler au dialogue, appeler le gouvernement à la responsabilité, et s’il veut passer en force on refusera", a-t-il déclaré au micro de l'envoyée spéciale de France 24 sur place, Marina Bertsch.

"Une majorité abstraite et lointaine"

Les occupants de la "zone d'aménagement différé" (ZAD) réservée à ce projet d'aéroport, qu'ils ont rebaptisée "zone à défendre", avaient d'ailleurs annoncé dès avant le scrutin qu'ils ne partiraient pas, quel que soit le résultat de cette consultation.

Le destin du bocage de Notre-Dame-des-Landes "ne peut en aucun cas être soldé froidement par quelques bulletins de vote censés donner la voix d'une majorité abstraite et lointaine", avaient-ils écrit dans un communiqué.

Un avis "consultatif" selon la loi mais que le chef de l'État, François Hollande, et le Premier ministre, Manuel Valls, se sont engagés à suivre.

Après l'annonce des résultats, le chef du gouvernement a prévenu que les occupants illégaux du terrain devraient "partir" d'ici le début des travaux à l'automne. "L'autorité de l'État et les lois de la République s'appliqueront à Notre-Dame-des-Landes comme partout ailleurs dans le pays", a assuré le Premier ministre dans un communiqué, ajoutant que "ce nouvel aéroport est une chance pour ce territoire et ses habitants".

Avec AFP et Reuters