
Au lendemain du meurtre de la députée travailliste Jo Cox dans le nord de l'Angleterre, la police britannique oriente son enquête vers la piste de l’extrême droite. David Cameron a convoqué le Parlement lundi pour une session extraordinaire.
La police britannique a annoncé vendredi 17 juin que la piste de l'extrême droite était privilégiée dans l'enquête sur le meurtre de Jo Cox.
La députée travailliste pro-européenne a été tuée par balles jeudi 16 mai en pleine rue dans le nord de l'Angleterre. Cet assassinat a fait basculer dans le drame la campagne du référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne, à une semaine du vote.
En début d'après-midi, un homme a tiré plusieurs balles contre la jeune députée âgée de 41 ans, qui s'est effondrée en sang. Peu après, la police a interpellé le tireur présumé, un homme de 52 ans, décrit par ses voisins comme un "solitaire" et identifié par les médias comme Thomas Mair, "partisan dévoué" d'un groupe néo-nazi basé aux États-Unis.
Ses motifs n'étaient pas encore connus, mais selon un témoin cité par les médias, le meurtrier aurait crié "Britain first", soit "Le Royaume-Uni d'abord".
La chef de la police locale, Dee Collins, a déclaré que l'homme arrêté sur les lieux du crime se trouvait toujours en garde à vue, précisant que son interrogatoire se poursuivait.
Aussitôt l'agression connue, la campagne en vue du référendum du 23 juin, qui penchait en faveur d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (dit "Brexit"), s'est interrompue. Le camp militant pour le maintien de Londres dans l'UE l'a suspendue jusqu'à samedi.

"Le Parlement a perdu l'un de ses membres les plus brillants"
David Cameron a lancé vendredi un appel à la "tolérance" et à l'union en rendant hommage, à Birstall, à la députée pro-UE Jo Cox et a rappelé le Parlement pour une session extraordinaire lundi.
Le Premier ministre s'est ensuite rendu dans la ville où la députée a été tuée. "Aujourd'hui notre nation est sous le choc, c'est un moment pour prendre du recul et réfléchir aux choses qui sont si importantes pour notre pays. Nous sommes 65 millions à vivre ensemble, à travailler ensemble, à nous entendre. Nous vivons en paix, dans une économie qui est en bonne santé, tout cela est possible grâce à la tolérance", a-t-il souligné, accompagné du chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn et du président du Parlement John Bercow.
"Deux enfants ont perdu leur mère, un mari son épouse et le Parlement l'un de ses membres les plus brillants et passionnés", a-t-il ajouté.
Avec AFP et Reuters