![Les enquêteurs "se rapprochent du but", selon le BEA Les enquêteurs "se rapprochent du but", selon le BEA](/data/posts/2022/07/14/1657837707_Les-enqueteurs-se-rapprochent-du-but-selon-le-BEA.jpg)
Directeur du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) chargé de l'enquête sur l'accident de l'A330 d'Air France, Paul-Louis Arslanian (photo) affirme que le BEA se "rapproche du but". Il n'a toutefois fait aucune hypothèse sur les causes du crash.
L’enquête se rapproche "un petit peu du but, le but [étant] de savoir ce qu’il s’est passé", a assuré le directeur du Bureau d’enquêtes et d'analyses (BEA), Paul-Louis Arslanian, lors de la conférence de presse organisée ce mercredi au Bourget sur l’avancée de l’enquête sur le crash de l’avion d’Air France AF 447 entre Rio et Paris, le 1er juin.
Une déclaration "optimiste", selon Pierre Sparaco, éditorialiste au magazine Aviation Week : "Il y a visiblement une avancée dans l’enquête qui n’a pas été précisée. J’en tire la conclusion que le BEA est en train de recouper, de vérifier, une information importante qu’il ne veut pas livrer pour le moment", affirme-t-il à l’issue de la conférence de presse, ajoutant : "Cela signifie aussi que, même sans avoir retrouvé les enregistreurs de vol […], il est possible de faire avancer l’enquête."
"Aucun nouvel élément important nous permet de dire que la situation a changé, que nous savons ce qu’il s’est passé", a pourtant indiqué Paul-Louis Arslanian.
Les causes du crash toujours mystérieuses
La collecte de débris se poursuit, 50 corps ont désormais été repêchés. Mais les causes de l’accident, dans lequel 228 personnes sont mortes, restent toujours inconnues. "On ne peut rien exclure, on ne peut rien conclure", a résumé Paul-Louis Arslanian.
"Il faut beaucoup de patience et de prudence", poursuit celui-ci, mettant en garde les journalistes contre toute information non-officielle. "Tous les éléments [qui ne sont pas rendus publics] sont soit incomplets, soit totalement erronés […]. En les relayant, vous augmentez la confusion."
Les informations émanant du BEA sont pourtant toujours attendues avec impatience par les familles des victimes et par les médias, tant les causes du crash de l’Airbus d’Air France, survenu le 1er juin au large des côtes du Brésil, restent mystérieuses.
Les balises des boîtes noires de l’avion devraient continuer d’émettre un signal pendant encore une quinzaine de jours avant de s’affaiblir. "Nous travaillons sous une forte pression temporelle. C’est une véritable course contre la montre", affirme Olivier Ferrante, responsable du groupe de travail recherche et récupération au BEA.
Recherches acoustiques
Les recherches se déroulent dans un "environnement très défavorable", poursuit-il. L’épave de l’avion se trouverait sur la dorsale atlantique, "comme s’il était posé dans la Cordillère des Andes". Un relief accidenté, auquel s’ajoutent une mer agitée, une surface de recherche très étendue et des profondeurs abyssales. "À cet endroit, les profondeurs vont de 1 000 à 4 600 mètres, la zone est peu connue", détaille Olivier Ferrante.
Le BEA privilégie des recherches acoustiques. Des navires brésiliens et français, équipés d’hydrophones prêtés par la marine américaine, sillonnent une large zone dans l’océan Atlantique, au large du Brésil. Un véritable travail de fourmi, alors qu’un autre groupe de travail du BEA poursuit ses analyses pour tenter d’affiner la zone du crash.
Pour l’heure, les premiers débris récupérés sont analysés à Recife, au Brésil, par les enquêteurs. Un médecin-enquêteur de l’organisme français n’a cependant pas été autorisé à participer à l'autopsie des corps retrouvés.