Promise par Bernard Cazeneuve au lendemain du 13 novembre, l’appli d’alerte en cas d’attaque sur le territoire est désormais disponible. Elle vise à prévenir les citoyens en cas d'attentat à proximité de là où ils se trouvent.
"Comment alerter la population au plus vite, en cas d'attentat ?" Après les attaques du 13 novembre, cette question a mis le doigt sur une importante mission pour le gouvernement. S'en est suivi un vaste chantier de travail, qui aboutit aujourd'hui au lancement d'une application pour être alerté sur son smartphone lors d'éventuelles attaques.
Baptisée "SAIP" pour "Système d'alerte des d'information des populations", celle-ci est téléchargeable gratuitement et disponible sur iOS et Android, ce mercredi 8 juin, soit deux jours avant le coup d'envoi de l'Euro, comme le demandaient le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur.
Que permet l'appli ?
"SAIP est une application gratuite qui permet d'être alerté lors d'un évènement majeur ou d'un caractère particulièrement exceptionnel survenant dans une zone géographique", peut-on lire dans les conditions générales de l'utilisation. Elle complète le dispositif d'alerte et d'information des populations déjà existant (sirènes, messages radio préformatés...).
Concrètement, les citoyens pourront être informés d'une alerte, mais ils ne seront pas en mesure d'en déclencher une. Disponible en anglais et en français, l'application peut être reliée aux réseaux sociaux sur accord de l'utilisateur, afin de relayer les alertes et d'enclencher une viralisation.
SAIP permet également de se renseigner sur la conduite à adopter en cas de danger (alertes nucléaires, produits dangereux, rupture d'ouvrage hydraulique).
Sur quelles zones géographiques fonctionne-t-elle ?
Les utilisateurs pourront enregistrer jusqu'à 8 zones géographiques afin d'être informés. Pour que l'application fonctionne, il faut activer la géolocalisation du mobile. SAIP permet alors d'être avisé via une notification sur son smartphone en cas de suspicion d'attentat ou d'"événements exceptionnels de sécurité civile susceptibles de résulter d'un attentat".
Deux cas de figure sont possibles : soit l'utilisateur accepte d'être géolocalisé afin d'être alerté s'il se passe quelque chose près de là où il se trouve, soit il enregistre plusieurs lieux et reçoit une alerte seulement lorsqu'un événement survient dans une des villes de sa liste.
Est-elle discrète ?
Pour le Service d’information du gouvernement (SIG), il était primordial que l'application soit la plus discrète possible, afin de ne pas compromettre d'éventuels otages cherchant à se cacher des terroristes. Aussi, "SAIP" se contentera d'envoyer une notification visuelle, que les utilisateurs recevront à partir du moment où leurs téléphones snt allumés et qu'ils sont connectés au réseau téléphonique ou à Internet.
Déclencher une alerte générale ou non dépendra de la décision des Préfets. Ce sont aussi eux qui choisiront le périmètre de celle-ci.
En revanche, en cas d’événement d’une autre nature (comme une attaque chimique, nucléaire, ou encore une menace sur un barrage hydraulique), un signal sonore pourra accompagner l'alerte visuelle.
Que fera-t-on de mes données ?
Bien qu'elle fonctionne avec la géolocalisation, l’application assure respecter "la vie privée des utilisateurs" et ne pas "enregistrer les positions géographiques". Aucun nom, numéro de téléphone ou adresse IP, ne seraient conservés, promet l'entourage de Bernard Cazeneuve. Ce dispositif original aurait d'ailleurs fait l’objet d’un dépôt de brevet.
L'application va-t-elle évoluer ?
"SAIP" devrait être augmentée de nouvelles fonctionnalités dans les mois à venir. Une mise à jour en automne prochain devrait notamment inclure des alertes inondations et avalanches.
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