
L'Inspection générale de la police nationale (IGPN), ou "police des polices", a ouvert 48 enquêtes judiciaires après des accusations de violences policières pendant les manifestations contre la Loi travail ces dernières semaines.
Quarante-huit enquêtes judiciaires ont été ouvertes par la "police des polices" après des accusations de violences policières en France pendant les manifestations contre la loi travail, a annoncé sa directrice, Marie-France Moneger Guyomarch.
"Il y a eu 48 enquêtes judiciaires ouvertes, principalement à Paris et à Rennes […]", a affirmé la directrice de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) en présentant le bilan 2015. "Il faut les mettre en parallèle avec les quelque 1 500 manifestations" souvent "violentes", a-t-elle nuancé.
Parmi les plaintes, beaucoup émanent de passants qui se sont retrouvés pris au piège dans les charges des policiers. "Tout le monde filme tout le monde et cela circule sur les réseaux sociaux, [c'est] la grande nouveauté", a-t-elle souligné.
La directrice de la "police des polices" a précisé que ses enquêteurs ont visionné toutes les images, écouté les trafics radio et effectué des enquêtes de voisinage pour en savoir plus sur Romain, le jeune homme grièvement blessé à la tête après avoir reçu une grenade dissuasive (GMD), dite "grenade de désencerclement", pendant la manifestation du 26 mai 2016 à Paris.
Romain, 28 ans, est touché par les éclats d'une grenade de désencerclement, le 26 mai 2016 à Paris
Un homme grièvement blessé après le tir d'une... par ITELE
L’IGPN davantage saisie que les années précédentes
Dans cette affaire, "les [policiers] mis en cause" sont entendus "à la fin" des investigations, a encore fait valoir la patronne de l'IGPN. "Nous en sommes au trois-quarts [de l'enquête]", selon elle.
Concernant le bilan de son service, Marie-France Moneger Guyomarch a relevé que le nombre d'enquêtes administratives dont il est saisi est en "légère hausse" par rapport aux autres années. Un total de 213 policiers ont fait l'objet de blâmes ou d'avertissements, contre 125 en 2014, mais les procédures avaient pris du retard en raison des élections professionnelles dans la police.
Elle a aussi évoqué la plateforme internet de signalement ouverte en 2013 et permettant de signaler des dérapages. Plus de 1 000 concernent des interventions de police contestées sur, selon elle, 1,6 million d'interventions par an.
L'IGPN va progressivement mettre en place un outil mesurant, analysant et comptabilisant le nombre de policiers blessés en service, a-t-elle annoncé, un sujet très sensible dans la police.
Marie-France Moneger Guyomarch a par ailleurs noté que les policiers ont de plus en plus recours à l'usage du pistolet à impulsions électriques (PIE) dans leurs interventions, mais pas en mode de tir, "en pointage" en utilisant le laser pour menacer un éventuel récalcitrant. "Cela a un effet dissuasif", a-t-elle souligné.