Le Burkina Faso renonce au mandat d'arrêt contre Guillaume Soro pour son implication présumée dans le coup d'État manqué de septembre 2015. Et s'en remet maintenant à la Côte d'Ivoire pour le poursuivre.
La justice du Burkina Faso a annoncé, lundi 6 juin, qu'elle renonçait à son mandat d'arrêt contre le président de l'Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro pour son implication présumée dans le coup d'État manqué de septembre 2015. Mais elle a demandé à la Côte d'Ivoire de le poursuivre dans le cadre d'une autre procédure dite de "dénonciation".
"En ce qui concerne M. Guillaume Soro [...], le parquet [du tribunal militaire] a opté pour la procédure de dénonciation [et] comme nous avons dénoncé les faits [...] nous n'avons plus compétence d'émettre un mandat d'arrêt contre M. Guillaume Soro", a déclaré le commissaire du gouvernement burkinabè, le commandant Alioune Zanré, lors d'une conférence de presse.
Depuis des mois, les suspicions concernant une implication de Guillaume Soro dans le putsch avorté empoisonne les relations entre les diplomaties ivoirienne et burkinabè. Ouagadougou veut pousser plus loin son enquête sur l'enregistrement d'une conversation téléphonique supposée entre Djibrill Bassolé, ex-ministre des Affaires étrangères du Burkina, et l’ex-rebelle ivoirien, dans laquelle les deux interlocuteurs parlent du putsch en cours. Les deux hommes ont nié avoir eu cette conversation et ont dénoncé une "manipulation".
La justice militaire burkinabè avait émis le 8 janvier un mandat d'arrêt contre Guillaume Soro pour son implication présumée dans le coup d'État manqué contre le gouvernement de transition en septembre 2015.