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Sarkozy dénonce "l'ampleur de la fraude" lors de la présidentielle

Le président français Nicolas Sarkozy a estimé que "l'ampleur de la fraude" lors de la présidentielle en Iran est proportionnelle à la "violence de la réaction" lors des manifestations de ces derniers jours.

AFP - Le président français Nicolas Sarkozy a dénoncé mardi "l'ampleur de la fraude" lors de la présidentielle en Iran et estimé proportionnelle la "violence de la réaction" lors des manifestations qui ont suivi la réélection de Mahmoud Ahmadinejad.

"L'ampleur de la fraude est proportionnelle à la violence de la réaction", a déclaré M. Sarkozy à des journalistes à Libreville en marge des obsèques du président gabonais Omar Bongo Ondimba.

"Ces élections sont une exécrable nouvelle (...) Le peuple iranien mérite autre chose", a-t-il poursuivi en se déclarant "préoccupé par la situation en Iran".

Les partisans de Mir Hossein Moussavi, principal rival du président ultraconservateur, contestent la réélection de M. Ahmadinejad le 12 juin avec 63% des voix et manifestent depuis à Téhéran.

Sept civils ont été tués en marge de la manifestation pro-Moussavi lundi après s'en être pris à une unité militaire, selon la radio officielle Radio Payam. "Les images sont choquantes", a dit le président français.

"C'est un drame mais ce n'est pas que négatif d'avoir un vrai mouvement d'opinion qui essaye de se décadenasser", a-t-il poursuivi, estimant que "l'émergence de la rue iranienne" était "encourageante" alors que l'Iran connaît un déferlement de colère populaire sans précédent depuis la révolution islamique de 1979.

"Si M. Ahmadinejad a fait tellement de progrès depuis les dernières élections, s'il représente deux tiers de l'électorat (...) pourquoi une telle violence?", s'est interrogé M. Sarkozy.

"On n'a jamais vu une équipe gagner haut la main comme cela et avoir besoin de faire ça", a-t-il poursuivi au sujet de la répression des manifestations et alors que les autorités ont interdit toute couverture par la presse étrangère des événements en cours.

Le pouvoir iranien a appelé mardi à une manifestation massive face à la contestation provoquée par la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, tandis que son principal rival a demandé à ses partisans de ne pas se rassembler pour éviter de nouvelles violences.