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Jordanie : cinq membres du renseignement tués dans une "attaque terroriste"

Cinq membres des renseignements jordaniens ont péri lundi lors d'une "attaque terroriste" perpétrée, selon les autorités, non loin d'un camp de réfugiés palestiniens, au nord d'Amman. Un suspect a été arrêté.

Cinq membres des services de renseignement de Jordanie ont été tués, lundi 6 juin, dans une "attaque terroriste" contre leur bureau situé près d’un camp de réfugiés palestiniens au nord d'Amman, a annoncé le porte-parole du gouvernement Mohamed Momani. Un attentat qui soulève de nouveau des inquiétudes quant à la menace pesant sur le royaume frontalier de la Syrie et de l'Irak.

La route qui mène au bâtiment, situé à l'extérieur du camp de Baqa'a, était bouclée par les services de sécurité qui ont empêché les journalistes de s'approcher des lieux, a rapporté un correspondant de l'AFP sur place.

Jordanie : cinq membres du renseignement tués dans une "attaque terroriste"

Une source des services de sécurité a indiqué de son côté que "selon les informations préliminaires, l'attaque a été menée par une seule personne qui a tiré sur les martyrs [...] d'une arme automatique avant de prendre la fuite".

Dans la soirée, la télévision jordanienne a annoncé dans que les forces de sécurité avaient arrêté un suspect.

"Sédition"

Ouvert en 1968 pour accueillir les réfugiés palestiniens après la guerre israélo-arabe de 1967, le camp de Baqa'a, devenu aujourd'hui une ville rongée par la pauvreté et le chômage, compte plus de 100 000 réfugiés enregistrés auprès de l'Agence des Nations unies pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA).

"Le choix du camp pour perpétrer cette attaque est une tentative de semer la sédition dans ce pays [entre Palestiniens et Jordaniens]", a déclaré à l'AFP un ancien député qui se trouvait sur les lieux. La Jordanie accueille au total deux millions de réfugiés palestiniens enregistrés par l'UNRWA.

Dans un communiqué, les Frères musulmans, principale force d'opposition dans le pays, ont condamné "un crime odieux et un acte terroriste lâche", soulignant la "nécessité de préserver la stabilité du pays".

Relativement épargnée par les violences

Jusqu'ici, la Jordanie a été relativement épargnée par les violences qui secouent ses voisins irakien et syrien. Mais depuis 2014, le royaume participe à la coalition internationale contre l'organisation État islamique (EI) en Irak et en Syrie, conduite par les États-Unis.

En mars, Amman avait annoncé avoir déjoué des attaques de l'EI après un vaste coup de filet qui s'est soldé par la mort de sept jihadistes. Par ailleurs, un policier jordanien avait tué en novembre par balle cinq personnes, dont deux instructeurs américains et un sud-africain avant d'être abattu, dans un centre de police près d'Amman.

Cette attaque, dont les motivations n'ont pas été dévoilées, avait eu lieu dix ans jour pour jour après une série d'attentats meurtriers revendiqués par Al-Qaïda contre des hôtels à Amman, dans lesquels une soixantaine de personnes avaient été tuées et des dizaines d'autres blessées le 9 novembre 2005.

Avec AFP

Tags: Jordanie, Syrie, Irak,