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Selon des résultats partiels du second tour de la présidentielle qui s'est tenu dimanche au Pérou, Pedro Pablo Kuczynski devance légèrement Keiko Fujimori, la fille de l'ex-chef de l'État Alberto Fujimori, emprisonné pour crime contre l'humanité.

L'ancien banquier de Wall Street Pedro Pablo Kuczynski est arrivé légèrement en tête du second tour de l’élection présidentielle au Pérou, dimanche 5 juin, devant sa rivale Keiko Fujimori, selon des résultats officiels partiels.

Après dépouillement de 51,7% des bulletins de vote, l’ancien économiste de la Banque mondiale recueillait 50,59% des voix, contre 49,41% pour la fille de l’ex-chef de l’État Alberto Fujimori, a annoncé la commission électorale.

"Nous accueillons ces résultats préliminaires avec optimisme mais avec modestie", a déclaré Pedro Pablo Kuczynski, surnommé PPK par ses compatriotes, à ses partisans en liesse rassemblés dans le centre de la capitale, Lima.

L’ancien économiste, âgé de 77 ans, a invité ses électeurs à attendre la proclamation des résultats officiels avant de faire la fête. Alfredo Torres, un analyste d’Ipsos, a confirmé qu’avec un écart inférieur à 1 % entre les deux candidats, il faudrait peut-être attendre la publication des résultats définitifs par la commission électorale pour connaître le nom du futur chef de l’État.

"Vitalité de la démocratie"

Keiko Fujimori a, elle, voulu se montrer optimiste dimanche soir, expliquant attendre le résultat du vote dans les régions rurales du "Pérou profond", où elle bénéficie d’un fort soutien. "C’est une élection serrée, sans aucun doute. Cela nous montre la vitalité de la démocratie dans notre pays et cela me rend très fière", a-t-elle dit lors d’un discours prononcé devant ses partisans à Lima.

Keiko Fujimori a passé les cinq dernières années à chercher à gagner en influence au-delà des cercles qui avaient soutenu son père, qui purge actuellement une peine de 25 ans de réclusion pour corruption et atteintes aux droits de l’Homme. Mais elle n’a pas réussi à dissiper la méfiance de nombreux électeurs, alors même que certains de ses nouveaux collaborateurs sont éclaboussés par des scandales.

"J’ai voté pour PPK parce que je ne crois pas que c’est Keiko Fujimori qui dirigerait le pays, ce serait son père", a déclaré Luz Vite, 34 ans, résumant le sentiment de nombreux Péruviens.

Keiko Fujimori, dont le discours à la fois libéral et populiste plaît aux plus démunis, promet de s’en tenir aux règles démocratiques. Depuis son échec de 2011, elle a en outre pris ses distances avec son père.

Avec Reuters