Les évêques reconnus coupables de "négligence" dans les affaires d'abus sexuels sur mineurs visant des prêtres feront l'objet d'enquêtes et pourront être révoqués, stipule un décret émis samedi par le pape François.
Les évêques qui se rendront coupables de "négligence dans l'exercice de leur fonction" vis-à-vis de cas "d'abus sexuels commis sur des mineurs", pourront être révoqués, selon un nouveau décret émis samedi 4 juin par le pape François, et incorporé au droit canon.
Celui-ci prévoit déjà la révocation pour "causes graves", explique le pape. "Avec la présente, j'entends préciser que parmi ces dites ‘causes graves’", est [désormais, ndlr] comprise la négligence des évêques dans l'exercice de leur fonction, en particulier vis-à-vis des cas d'abus sexuels commis sur des mineurs et des adultes vulnérables", écrit le souverain pontife.
La création d'un collège de juristes chargé de d'assister le pape avant de prononcer la révocation d'un évêque est également prévue, précise un communiqué du porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi.
Dans cette lettre apostolique, sous forme de "motu proprio", et intitulée "Comme une mère aimante", le pape rappelle que l'Église "aime tous ses fils, mais soigne et protège avec une affection toute particulière les plus faibles et les sans défense".
"Faire preuve d'une particulière diligence dans la protection des plus faibles"
C'est pourquoi, ajoute François, ses pasteurs, et notamment ses évêques, doivent "faire preuve d'une particulière diligence dans la protection des plus faibles parmi les personnes qui lui sont confiées".
Le pape a maintes fois appelé à punir avec sévérité ceux qui se rendent coupables d'abus sexuels contre les mineurs et à faire preuve de tolérance zéro à l'égard de cette "tragédie". Il a ainsi estimé à plusieurs reprises que les évêques ayant protégé des pédophiles devaient démissionner. Il a d'ailleurs créé au Vatican une instance judiciaire pour les juger.
L'Église catholique est régulièrement ébranlée depuis quinze ans par des scandales d'abus sexuels sur mineurs. L'un des derniers en date a éclaboussé le cardinal Philippe Barbarin, accusé d'avoir tardé à réagir contre des actes pédophiles commis dans son diocèse de Lyon.
L'archevêque de Lyon, qui se défend d'avoir couvert des agressions sexuelles, a reconnu fin avril "des erreurs dans la gestion et la nomination de certains prêtres".
Avec AFP et Reuters