Au menu de cette revue de presse française, jeudi 2 juin, la tempête déclenchée par les propos de Karim Benzema, une nouvelle interview d'Eric Cantona - l'ex-Bleu qui a mis les pieds dans le plat -, les explications de l'écologiste Denis Baupin. Et le zouave du pont de l'Alma qui a les pieds dans l'eau.
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À la une de la presse française, le tollé suscité par les déclarations de Karim Benzema sur "la pression d’une partie raciste de la France", qui aurait amené, selon lui, Didier Deschamps à l’écarter de la sélection de l’Euro 2016.
"La tempête", titre " L 'Équipe", qui dit son inquiétude face au "climat malsain" autour des Bleus, qui affronteront la Roumanie dans huit jours en match d'ouverture de l'Euro-2016. Alors que la sélection est confrontée à une "cascade inédite de forfaits", le journal s’alarme des répercussions des propos de Benzema. Des accusations qui "résistent mal à l’examen", selon "L'Équipe". "Le racisme en équipe de France? Il y a peu de domaines dans la société qui soient autant un symbole du vivre ensemble. Peu de sélections dans le monde qui soient autant métissées et qui en aient tiré autant de richesse. Le footballeur français le plus populaire est un Kabyle (Zinedine Zidane). Avant, c'était un petit-fils d'immigré italien (Michel Platini). Avant, encore, un fils d'immigré polonais (Raymond Kopa)". Non, "il n’y a pas d’apartheid en équipe de France", répète le ministre des Sports. "Il faut dire 'stop' à ce faux procès et se recentrer sur les valeurs de rassemblement du sport et de la France", déclare Patrick Kanner dans "Le Parisien", qui dénonce le "jeu dangereux" du joueur. Depuis hier, les réactions se multiplient. SOS Racisme fustige le "foutage de gueule" de Benzema: " c'est bien la première fois que (je l’)entends s’intéresser aux questions de racisme", a lancé son président, Dominique Sopo, en évoquant "un personnage qui montre un certain degré d’égoïsme et de narcissisme". Une véhémence partagée par "Le Figaro", qui voit dans ses propos "un pur produit du militantisme victimaire". "Bercé dans la culture de l’excuse, Benzema pratique le racisme à rebours, qui consiste à toujours rejeter la faute sur l’autre pour renier la sienne".
"Libération" a interrogé celui qui est à l’origine de la polémique, l’ex-joueur Eric Cantona. Dans un entretien accordé la semaine dernière au "Guardian", il laissait entendre que la mise à l’écart de Karim Benzema, mais aussi d’Athem Ben Arfa pouvait être liée à leurs origines nord-africaines. Souhaitant préciser ses propos, et répondre à la Fédération française de football qui a qualifié ses propos de "stupides", l’ancien joueur de Manchester déclare : "Des joueurs d’origine maghrébine, il y en a, là on parle terrain, c’est le plus souvent objectif. En dehors, en revanche, c’est subjectif: les dirigeants d’origine maghrébine ou d’Afrique noire, ils sont où ? Et les entraîneurs de Ligue 1 d’origine maghrébine ?" Cantona conclut par un tacle adressé à Didier Deschamps : " Il paraît qu’il va m’attaquer en justice. C’est bien la première fois qu’il passera d’une position défensive à une position offensive". Commentaire de "Libération" : "le mythe de la Coupe du monde 98 n’est plus qu’un souvenir lointain à regarder comment les instances dirigeantes du foot ou le milieu des entraîneurs de Ligue 1 restent un domaine fermé à la diversité. Cette absence d’ouverture crée les conditions d’une suspicion dans laquelle s’engouffrent toutes les interprétations possibles". Libé estime que "si les politiques ne s’étaient pas emparés du cas Benzema, il aurait été plus facile pour Didier Deschamps de rester sur le terrain du sport".
Autre interview polémique, l’entretien accordé par Denis Baupin à "L'Obs". Trois semaines après la révélation des témoignages de plusieurs femmes l'accusant d'agressions sexuelles et de harcèlement, le député écologiste s'explique pour la première fois. " Je ne vais pas nier que j’ai longtemps été dans le registre de la séduction et dans une forme de libertinage correspondant à la culture des écologistes". "Est-ce que j’ai pu être parfois maladroit ? Peut-être. Il a pu y avoir des situations de libertinage incompris".
On termine avec les crues exceptionnelles qui touchent la région parisienne. Il a les pieds dans l’eau, et ça n’est pas bon signe : je parle du Zouave du pont de l’Alma, vu sur Twitter. La Seine est montée jusqu’à 4,37 mètres, mercredi 1er juin, et pourrait continuer de monter jusqu’à 5 mètres, voire un peu plus dans les heures qui viennent. Mais on reste loin de la crue historique de 1910, lorsque la Seine était montée à 8,62 m. Le Zouave du pont de l’Alma s’était alors retrouvé dans l’eau jusqu’au cou.
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