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Des dizaines de milliers de civils sont pris au piège de la bataille de Falloujah. Une ONG appelle l'armée irakienne et l'EI à "mettre en place des couloirs d'évacuation sécurisés" pour éviter une "catastrophe humanitaire".

Alors que la situation de l’armée irakienne à Falloujah est peu claire, une chose l’est davantage : quelque 50 000 civils sont pris au piège et pourraient être victimes d’une "catastrophe humanitaire" s’ils ne sont pas évacués.

L’avertissement vient d’une ONG, le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC). Dans un communiqué (en anglais), son secrétaire général, Jan Egeland, a réitéré mardi 31 mai son appel à mettre en place des couloirs d'évacuation sécurisés pour les civils pris au piège des violences des combats dans cette ville tenue par le groupe terroriste État islamique (EI), à 50 km à l'ouest de Bagdad. Falloujah fait l’objet d’un siège des forces irakiennes, qui tentent depuis plus d'une semaine de la reprendre à l’EI.

"Les belligérants doivent garantir aux civils une sortie sécurisée dès maintenant, avant qu'il ne soit trop tard et que plus de vies soient perdues", a affirmé Jan Egeland. "Une catastrophe humanitaire se profile à Falloujah, des familles sont prises au piège entre les belligérants sans possibilité de sortir en sécurité".

Des civils utilisés comme boucliers humains, selon le HCR

Depuis le début de l'offensive des forces irakiennes sur ce bastion jihadiste le 23 mai, "environ 3 700 personnes (624 familles)" ont pu fuir Falloujah, d'après le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), qui cite des chiffres fournis par les autorités irakiennes. Une partie ont rejoint des camps du NRC dans une zone sous contrôle du gouvernement où ces civils en fuite ont trouvé refuge.

Sur place, "il n'y a pas assez d'eau potable (pour tout le monde) et la situation va vite s'aggraver avec l'été qui arrive et des températures qui vont probablement atteindre les 50 degrés celsius", a déclaré Jan Egeland.

Le HCR a en outre affirmé qu'il avait eu connaissance d'informations faisant état de civils victimes de bombardements dans le centre-ville de Falloujah, dont 7 membres d'une même famille le 28 mai, et de centaines de familles utilisées comme boucliers humains par l'EI.

Avec AFP