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L'instant + : au musée du Quai Branly, les cultures amazoniennes à l'honneur
Entre coiffes traditionnelles, peintures fluorescentes et sculptures contemporaines, le musée parisien du Quai Branly expose à partir de mardi des œuvres d'artistes issus des peuples autochtones d'Amazonie d'une richesse qui veut dépasser "le cliché de la grande forêt vierge".
L'exposition "Amazônia. Créations et futurs autochtones", qui s'ouvre mardi 30 septembre au musée du Quai Branly, à Paris, présente des œuvres d'artistes issus des peuples autochtones d'Amazonie, ici une coiffe. © Musée du Quai Branly Jacques Chirac

L'exposition "Amazônia. Créations et futurs autochtones", qui s'ouvre mardi 30 septembre au musée du Quai Branly, à Paris, présente des œuvres d'artistes issus des peuples autochtones d'Amazonie. Une opportunité pour "casser l'image de l'Amazonie, que l'Europe imagine comme une forêt peuplée d'Amérindiens figés dans le temps et qui est en réalité d'une très grande diversité culturelle", se félicite Leandro Varison, commissaire brésilien de l'exposition qui se tient jusqu'au 18 janvier 2026.

Plus grande forêt tropicale de la planète, l'Amazonie "s'étend sur neuf pays d'Amérique du Sud et comprend des communautés parlant plus de 300 langues", ajoute son compatriote et co-commissaire Denilson Baniwa, artiste et militant des droits des peuples autochtones.

"C'est un monde façonné par l'interaction humaine depuis des millénaires", décrit-il.

Plus de 200 objets, peintures, sculptures, photographies, bancs et objets tressés, contemporains pour la plupart, sont exposés aux côtés d'autres plus anciens et traditionnels issus en partie des collections du musée du Quai Branly et de collections privées.

Le parcours associe aussi l'art contemporain à l'art plus éphémère ou immatériel, tel que des langues, des chansons, du graphisme corporel.

Coiffes, photographies, sculptures

Parmi les pièces frappantes, des coiffes en plumes colorées, des photographies et sculptures contemporaines qui revisitent les mythes ancestraux et la signification des scarifications corporelles.

Cinq siècles après la colonisation occidentale, les peuples autochtones "continuent de faire vivre, réinventer et transmettre leurs modes d'existence". Ils dénoncent, souvent avec humour, "une altérité occidentale prédatrice" dotée d'un "futur qu'elle imagine unique dans un monde globalisé", souligne Denilson Baniwa.

Parmi les artistes, souvent peu connus du public mais prisés des collectionneurs à l'international, Rember Yahuarcani (Pérou) peint un "passeur d'âmes du Covid-19".

Dans la dernière partie, de petits pieux disposés en cercle attirent l'attention : ils symbolisent "le choix de certaines communautés de se couper de tout contact avec le monde extérieur", explique Leandro Varison.

Avec AFP