
En violation des résolutions de l'ONU, le régime de Pyongyang aurait tenté, mardi matin, de lancer un missile balistique de moyenne portée, mais aurait échoué. Il s'agit du troisième tir nord-coréen infructueux depuis avril.
La Corée du Nord a tenté, mardi 31 mai, de lancer un missile à partir de sa côte Est mais semble avoir échoué, a indiqué le ministère sud-coréen de la Défense. L'essai de tir a également été détecté par les radars du département américain de la Défense, qui a dénoncé une manœuvre "qui viole les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU" et pose une "menace significative" pour les États-Unis et la stabilité de la région Asie-Pacifique.
Le ministre coréen, le premier à avoir fait mention du tir de son voisin septentrional, s'est refusé à se prononcer sur le type de missile dont il s'agissait, mais des médias sud-coréens rapportent, en citant des sources militaires, qu'il s'agissait d'un missile de moyenne portée de type Musudan. En avril, Pyongyang a déjà fait trois tentatives infructueuses de lancement de ce type de missile.
Les Nations unies interdisent à la Corée du Nord tout recours à la technologie balistique, mais Pyongyang tire régulièrement des missiles de courte portée qui s'abattent dans la Mer de Chine orientale.
La tentative de mardi intervient dans un contexte de tensions toujours élevées sur la péninsule. L'essai a eu lieu mardi vers 5 h 20 (heure sud-coréenne), près de la ville portuaire de Wonsan, sur la côte orientale, a précisé Séoul.
L'armée japonaise en état d'alerte
"Nous pensons qu'il s'est soldé par un échec, a déclaré Jeon Ha-gyu, porte-parole de l'état-major interarmées sud-coréen. Nous sommes en train d'analyser pourquoi et comment il a échoué, et nous ne pouvons donner plus de précisions pour le moment." Et de poursuivre : "Nous conservons un solide dispositif de défense pour faire face aux nouvelles provocations potentielles du Nord".
Le missile Musudan aurait une portée allant de 2 500 à 4 000 kilomètres et pourrait atteindre la Corée du Sud et le Japon pour la portée inférieure, la portée supérieure pouvant aller jusqu'aux bases militaires américaines de l'île de Guam. Ce missile, qui avait été dévoilé lors d'un défilé militaire à Pyongyang en 2010, n'a jamais été testé avec succès en vol.
À Tokyo, la chaîne publique NHK a rapporté que le gouvernement japonais avait mis l'armée en état d'alerte avec l'ordre d'intercepter tout missile qui menacerait le territoire nippon.
Essai déguisé
Les trois échecs d'avril avaient été perçus comme un revers avant le congrès historique du parti unique nord-coréen de début mai, qui était censé célébrer les réussites du régime. Pendant cette grand-messe du parti au pouvoir, le leader Kim Jong-un avait personnellement proposé au Sud de renouer le dialogue pour apaiser la situation.
Mais cette offre, réitérée plusieurs fois par l'armée nord-coréenne, a été rejetée par Séoul, qui y a vu des propositions non sincères, compte tenu de l'engagement de Kim, lors du même congrès, à poursuivre les programmes nucléaires de son pays.
Le climat s'est considérablement dégradé sur la péninsule depuis le quatrième essai nucléaire nord-coréen début janvier, suivi en février par le lancement d'une fusée, largement considéré comme un essai déguisé de missile longue portée.