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"Les migrants ne sont pas un danger, ils sont en danger"

Au menu de cette revue de presse internationale, lundi 30 mai, la vie quotidienne à Damas, toujours aux mains du régime, après cinq ans de guerre, la disparition de 700 migrants en Méditerranée la semaine dernière, les commémorations du centenaire de Verdun, et le mouvement social en France.

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On commence cette revue de presse internationale à Damas. Après cinq ans de guerre, la capitale syrienne est  toujours aux mains du régime de Bachar El Assad.
A Damas, il y a ceux – une minorité, selon La Croix, qui «prospèrent dans l’économie de guerre, le marché noir, la contrebande et les trafics» et tous les autres, qui «s’épuisent chaque jour dans les petites batailles de la survie». A Damas, raconte La Croix, «ceux qui restent traînent leur fatigue entre petits boulots, trafic et débrouille». «Nous n’attendons rien de personne, si ce n’est d’Allah», confie au journal Issam Sukar, l’administrateur de la Grande mosquée des Omeyyades, pour qui «c’est la Syrie tout entière qu’on veut détruire. Avec l’argent dépensé, on pourrait reconstruire cinq fois le pays», s’indigne-t-il. Si les cinq années de guerre ont épargné le monument du VIIIème siècle, si les habitués s’attablent comme si de rien n’était dans les cafés du centre-ville, il en va tout autrement pour l’immense majorité des habitants. «Chaque famille a son histoire, un fils militaire tué sur le front, un ami déserteur, un frère disparu ou en prison. Plus de la moitié de la population syrienne n’habite plus chez elle, déplacée à l’intérieur du pays ou réfugiée à l’étranger», rappelle le journal, qui raconte aussi comment les chiites iraniens et irakiens, qui participent à la guerre en Syrie aux côtés du régime, achètent les maisons et les appartements qui se trouvent aux abords des lieux saints chiites de la capitale.
En ans de guerre, plus de 4,5 millions de Syriens ont fui le pays, des milliers continuent de le faire. Des centaines d’entre eux se trouvaient probablement à bord des embarcations qui ont fait naufrage la semaine dernière en Méditerranée, d’après The New York Times, qui évoque la disparition de près de 700 migrants en trois jours - ce qui fait de la semaine passée l’une des plus mortelles de ces derniers mois . «Les migrants ne sont pas un danger. Ce sont eux qui sont en danger», a lancé le pape François samedi, en montrant le gilet de sauvetage orange recueilli sur une petite Syrienne noyée durant la traversée. «Je le conserve comme l'un des biens les plus chers», a ajouté le souverain pontife, dont les inquiétudes sont relayées par les ONG et le Fonds des Nations unies pour l’enfance, qui estime que beaucoup des victimes décédées lors des naufrages étaient des mineurs isolés, des adolescents non accompagnés - des Syriens, mais aussi beaucoup de migrants originaires de pays d’Afrique sub-saharienne, d’Erythrée, de Gambie, du Ghana et du Nigeria. Ces informations surviennent alors que le Parlement européen débat aujourd’hui pour élaborer une liste commune des pays d’origine dits «sûrs» pour l’accueil des réfugiés – des pays où il n’existerait aucun risque de persécution ou d’atteinte grave aux droits fondamentaux, et où les demandeurs d’asile peuvent être renvoyés sans problème - c’est ce que rapporte L’Humanité, qui relaie les réserves des associations des Droits de l’Homme, inquiètes de voir une telle liste, à laquelle la Turquie pourrait être intégrée, se transformer en «détournement de la demande d’asile à des fins de contrôle migratoire».
Ce week-end a aussi été marqué par les commémorations du centenaire de la bataille de Verdun. Ces commémorations, qui ont réuni Angela Merkel et François Hollande ont été l’occasion d’un plaidoyer du président français en faveur de l’Europe, cette «maison commune, sans laquelle nous serions exposés aux tempêtes de l'Histoire». «Rappelez-vous les leçons des jours sombres de l’histoire européenne», poursuit The Guardian, qui rappelle qu’au moment où les Britanniques commémoreront le centenaire de la bataille de la Somme, les résultats du référendum sur la sortie ou non de leur pays de l’Union européenne seront connus. «Il est trop facile, après 70 ans de paix en Europe, et 100 ans après que les Européens se soient massacrés au front, d’ignorer ce que les institutions européennes sont parvenues à faire, pour offrir à l’Europe une stabilité qu’elle n’avait jamais connue auparavant. Nous, les Britanniques, nous avons notre part de responsabilité à assumer pour que cette stabilité et cette unité ne soient pas disloquées. Nous devrions tous nous souvenir de Verdun».
On termine, justement, cette revue de presse en France, où les mouvements sociaux contre la loi Travail sont scrutés de près par la presse étrangère. La contestation contre la loi El Khomri a même les honneurs de la Une du Wall Street Journal – qui montre un manifestant tenant un fumigène et une fleur à la main, face aux forces de l’ordre: «guerre et paix», indique la légende.
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