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Face au Cameroun, la France entame sa quête d'une défense pour l'Euro-2016

L'équipe de France de football entame sa préparation à l'Euro-2016 par un amical face au Cameroun, lundi à Nantes. Un duel avec les Lions indomptables capital après les multiples soucis auxquels Deschamps a dû faire face, notamment en défense.

Et maintenant, place au jeu ! Après deux semaines d'une préparation très mouvementée entre forfaits et polémiques, l'équipe de France et sa défense, décimée par les blessures, vont tenter de savoir ce qu'elles ont réellement dans le ventre à 12 jours de l'Euro-2016 en recevant le Cameroun en amical, lundi à Nantes (21 h, heure de Paris).

La venue des Lions indomptables, qui jouent dans quatre jours un match couperet face à la Mauritanie en éliminatoires de la CAN-2017, devait au départ servir d'aimable mise en route pour les Bleus. Mais les évènements des derniers jours donnent un tout autre relief à cette rencontre : Didier Deschamps espère y puiser matière à se rassurer et à lever les sérieux doutes qui entourent désormais le potentiel de ses troupes avant le grand rendez-vous organisé à la maison.

Rien n'aura été épargné au sélectionneur. Déjà obligé de se passer des services de Karim Benzema, mis en examen dans l'affaire du chantage à la sextape, et de Mamadou Sakho, suspendu jusqu'au 28 mai pour une infraction à la législation antidopage, le technicien français ne soupçonnait sûrement pas l'avalanche de calamités qui allait s'abattre sur son groupe sur la route du Championnat d'Europe, avec des indisponibilités en cascade (Varane, Mathieu) et des accusations de racisme proférées par Eric Cantona.

Cette équipe de France est-elle encore compétitive ? Peut-elle remplir l'objectif des demi-finales assigné par la Fédération ? Son moral est-il atteint par la multitude de coups durs subis ? C'est à toutes ces questions que Deschamps compte avoir un début de réponse avec un focus particulier sur la défense et la charnière centrale, totalement à revoir.

Quelle défense, et à quel niveau ?

Laurent Koscielny est le seul à avoir la certitude de débuter le match d'ouverture de l'Euro contre la Roumanie, le 10 juin au Stade de France. D'ici là, Deschamps doit absolument trouver son complément idéal dans l'axe parmi Eliaquim Mangala, Adil Rami et Samuel Umtiti. Pour l'instant, c'est Rami qui apparaît en pole, le joueur du FC Séville étant censé être aligné au coup d'envoi face aux Camerounais, selon la mise en place tactique de dimanche.

Mal en point depuis le Mondial-2014 (19 buts encaissés en 18 matches), la défense était déjà le chantier prioritaire du sélectionneur. Or, les forfaits en tous genres ont rendu la situation urgente et c'est une course contre la montre qui est engagée : après le Cameroun, il n'y aura plus qu'un seul amical au programme, face à l'Écosse le 4 juin à Metz, pour bricoler une arrière-garde crédible avant l'entrée en scène des Bleus à l'Euro.

"Je ne suis pas inquiet, c'est embêtant mais il y a des joueurs qui sont là, que j'ai choisis et j'ai confiance en eux, a déclaré Deschamps en conférence de presse dimanche. Il y a deux matches de préparation et des entraînements pour être performants. Cela nous permet de trouver des repères, qui peuvent devenir des automatismes, voire des affinités."

Sakho n'est plus une option

Le sélectionneur a par ailleurs assuré n'avoir jamais envisagé de rappeler Sakho, dont la suspension provisoire a pris fin samedi juste au moment du départ de Jérémy Mathieu, finalement remplacé dans la liste des 23 par Samuel Umtiti. L'UEFA doit rendre sa décision sur le cas Sakho dans les prochains jours.

"Sérieusement, je n'y ai pas pensé, a-t-il expliqué. Ou alors je n'ai pas de respect pour les joueurs que j'ai sélectionnés. Au moment où j'ai pris la décision, il n'y avait pas d'éléments montrant que l'issue (pour Sakho) serait positive, même si ça demande confirmation."

L'inquiétude est beaucoup moins palpable sur les autres postes au bout d'une saison globalement très réussie (7 succès en 8 rencontres). Les récentes sorties des Bleus ont fini par convaincre Deschamps qu'il pouvait y avoir une vie en attaque sans Benzema. En attendant l'arrivée d'Antoine Griezmann (pour le stage en Autriche du 31 mai au 4 juin), promu leader offensif en l'absence du joueur du Real Madrid et qui va devoir se remettre de la déception de la finale perdue de la Ligue des champions, DD peut s'appuyer sur le festival du mois de mars (7 buts en 2 matches), même si Anthony Martial, touché à la cuisse, devrait manquer à l'appel contre le Cameroun.

Dans l'entre-jeu, le trio Pogba-Diarra-Matuidi n'a lui pas grand chose à craindre et fait même plutôt saliver. Deschamps va donc surtout croiser les doigts pour ne pas perdre d'ici le 10 juin l'une des dernières cartes maîtresses qui restent dans sa manche. Histoire de ne pas ruiner définitivement les ultimes espoirs de ces Bleus déjà bien bousculés.

Avec AFP