
Plusieurs sites internet du gouvernement iranien sont inaccessibles depuis ce lundi, victimes de cyber-attaques. Un mouvement qui prend de l’ampleur mais qui suscite toutefois des réserves de la part de spécialistes de la sécurité.
Alors que dans les rues de Téhéran la colère des opposants gronde, sur le Web une offensive d’un autre type est en cours. Depuis ce lundi, plusieurs sites officiels iraniens, dont le blog du président Mahmoud Ahmadinejad, affichent un étrange message. "Le nombre maximum de visiteurs est atteint, les serveurs sont saturés."
Conséquence : le contenu de ces sites est inaccessible. Mais ce n’est probablement pas l’afflux d’internautes pro-Ahmadinejad qui en est à l’origine. Au contraire, des opposants ont lancé une sorte de cyber-révolution qui vise à bloquer l’accès aux sites du régime iranien depuis la réélection du président conservateur.
Sur le site de microblogging Twitter, un fil spécifique, DDOSIran, appelle les internautes à participer à une attaque internet de type DDOS (Denial of service). Un procédé classique pour les "hackers" qui consiste à surcharger un site de requêtes jusqu’à ce que les serveurs craquent. Les internautes qui participent au mouvement tiennent la communauté au courant du nombre de sites qui tombent sous ces assauts virtuels.
Une initiative "stupide" ?
Au fil des heures, le mouvement prend de l’ampleur. Plusieurs pages recensent les attaques en cours et les sites qui tombent. On apprend ainsi sur freeiran que le portail de l’ayatollah Ali Khamenei est devenu une cible prioritaire.
Mais ces attaques ne font pas l’unanimité. Entre autres, le blogueur et spécialiste de la sécurité informatique russe Evgeny Morozov estime qu’il s’agit d’une initiative "stupide". "Cela ne fait qu’accréditer l’idée qu’Internet peut être dangereux et donne raison au gouvernement iranien dans son entreprise de censurer l’accès au Net", explique-t-il.
Les autorités iraniennes ont en effet bloqué l’accès à plusieurs sites internet d’opposants et à certains sites communautaires comme Facebook ou le site de partage de vidéo YouTube le week-end dernier. L’accès aux médias étrangers est également perturbé.