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Loi travail : la mobilisation se poursuit, Hollande veut "tenir bon"

Depuis le Japon où il participe au G7, le président François Hollande a prévenu qu'il "tiendrait bon" concernant la loi Travail contestée, parce qu'il estime qu'il s'agit d'une "bonne réforme". Les syndicats ont appelé à poursuivre la mobilisation.

"Je tiendrai bon", a prévenu François Hollande. Depuis le Japon où il participe au sommet du G7, le président français a ainsi évoqué vendredi 27 mai la mobilisation sociale contre la loi Travail et les blocages en cours depuis plusieurs semaines à l'appel des syndicats. Il a notamment mis en garde les auteurs de ces actions contre le danger de "mettre en difficulté" une économie qui "repart" en France.

"En ce moment, notre économie repart, je l'ai déjà dit à plusieurs reprises, et ce qui vient de se passer au G7 me conforte dans cette idée puisque cette reprise, elle est vraie en France, elle est vraie en Europe, elle est vraie aux États-Unis. Mais en France, elle est incontestable", a déclaré le chef de l'État devant la presse."Alors ce n'est pas le moment de mettre en difficulté l'économie française", a-t-il affirmé.

François Hollande s'est en outre dit déterminé à faire aboutir le projet de loi
contesté par certains syndicats qui ont organisé jeudi une huitième journée de mobilisation et durci ces derniers jours le mouvement avec des grèves dans des secteurs stratégiques comme le pétrole et les centrales nucléaires.

Comme le Premier ministre Manuel Valls la veille, le chef de l'État a promis de défendre les libertés de circuler et de travailler, alors que la pénurie d'essence menace en raison du blocage de raffineries et de dépôts de carburant.

À ce sujet, le secrétariat d'État aux Transports, a fait savoir vendredi que tous les dépôts pétroliers qui étaient bloqués en France par des opposants au projet de loi travail avaient été libérés, à l'exception d'un seul en grève. Les patrons des secteurs pétroliers et des Transports seront reçus samedi à 11 h à l'Hôtel Matignon par le Premier ministre.

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Loi travail : la mobilisation se poursuit, Hollande veut "tenir bon"


Les syndicats appellent à amplifier la mobilisation

De leur côté, les sept organisations hostiles au projet de loi Travail, CGT et Force ouvrière (FO) en tête, appellent vendredi à "amplifier la mobilisation", au lendemain de  manifestations qui ont rassemblé entre 154 000 et 300 000 personnes. Ils fixent rendez-vous le 14 juin à Paris pour une manifestation nationale, quatre jours après le coup d'envoi de l'Euro au Stade de France.

Appel à une nouvelle journée de mobilisation le 14 juin

Tract #FO14Juin - Toutes et tous pour le retrait du projet de #loiTravail https://t.co/UHlzS6vedE

— Force Ouvrière (@force_ouvriere) 27 mai 2016

Sans la citer directement, François Hollande a dénoncé les pratiques de la CGT, en première ligne dans la contestation."On ne peut pas accepter qu'il y ait une centrale syndicale, qui a son histoire, qui puisse dire ce qu'est la loi ou ce que ne doit pas être la loi", a jugé le chef de l'État.

À la Rochelle, les dockers bloquaient vendredi les accès au port autonome, le 6e port maritime français, un mouvement qui pourrait être reconduit en soirée pour 24 heures supplémentaires, a-t-on appris auprès de la CGT et d'entreprises au port.

Les dockers, au nombre de 120 environ en fin de matinée, ont commencé jeudi après-midi leur blocus des accès routiers au port, en contestation de la loi travail, a indiqué à l'AFP Yvonne Gaborit, présidente de l'Union départementale-CGT de Charente-Maritime. Le blocage devrait durer "au moins jusqu'à ce (vendredi) soir, lorsqu'ils se prononceront sur la poursuite du mouvement pour 24 heures".

"Il n'y a aucun mouvement sur les quais", a confirmé à l'AFP en fin de matinée vendredi la société d'importation de bois exotiques Abex." Les accès sont totalement bloqués. Seuls les piétons peuvent entrer dans la zone portuaire."

Tensions

Par ailleurs, les blocages qui durent depuis plusieurs jours déjà suscitent de plus en plus de tension. À Nantes, environ 150 commerçants, chefs d'entreprises et représentants d'organisations patronales se sont rassemblés vendredi devant la préfecture de Loire-Atlantique pour demander l'arrêt du "blocage de l'économie et de l'emploi" dans le cadre de la mobilisation contre la Loi travail.

"Liberté de circuler, de travailler" ou "La majorité silencieuse en colère : CGT moins de 3 % des travailleurs, 100 % des nuisances", proclamaient ainsi quelques pancartes brandies par les manifestants, réunis à l'appel de plusieurs organisations patronales, dont le Medef de Loire-Atlantique, de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Nantes/Saint-Nazaire.

Avec AFP et Reuters