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NBA : Bismack Biyombo, le Congolais qui contre LeBron James

En finale de la conférence Est de la NBA, les Toronto Raptors tiennent tête aux Cleveland Cavaliers. L'équipe canadienne peut compter sur l'un des hommes forts du moment, le pivot congolais Bismack Biyombo.

"Monstrueux", "Énorme", "De l’or massif"... Les commentaires élogieux n’ont pas manqué dans la nuit du lundi 23 au mardi 24 mai sur les réseaux sociaux pour qualifier la prestation du basketteur Bismack Biyombo. Grâce à son impact physique, le pivot congolais, auteur de 14 rebonds et 3 contres, a largement contribué à la victoire de son équipe des Toronto Raptors face aux Cleveland Cavaliers (105-99).

En finale de la conférence Est, la première de leur histoire, les Raptors reviennent ainsi à égalité avec les Cavaliers, avec deux victoires chacun. Alors qu'ils avaient dominé les deux premiers matchs avec un écart cumulé de 50 points, les Cavaliers sont tombés de haut. Et leur star LeBron James a notamment goûté à la puissance du numéro 8 de Toronto, Biyombo, qui du haut de ses 2m06, s’est offert un contre d’anthologie, même si cette action a été sanctionnée d’une faute.

"J'ai simplement peur des lions"

"Non, je n’ai pas peur de LeBron James et ça ne sera jamais le cas. Je ne suis pas effrayé par les humains. Je rigole toujours avec Kyle Lowry [le meneur des Raptors, NDLR] à ce sujet, j’ai simplement peur des lions. C’est un excellent joueur et je respecte ça, mais dans le même temps, je dois simplement faire le maximum pour mon équipe", a-t-il confié à la chaîne TSN.

Lors de ces playoffs 2016, l’intérieur de 23 ans a su se montrer indispensable au sein de la franchise canadienne, profitant de la blessure à la cheville de Jonas Valanciunas pour se faire une place dans le cinq majeur. Il a notamment brillé au cours du troisième match contre Cleveland en établissant un nouveau record pour les Raptors avec 26 rebonds dans un match de playoffs.

De Lubumbashi à la NBA

Rien ne prédestinait pourtant ce natif de Lubumbashi, en RD Congo, à vivre de telles émotions sur les parquets de la NBA. Comme il l’avait raconté en janvier 2016 sur le site de Basket USA, il a commencé à jouer au basket seulement à l’âge de 12 ans. Repéré quatre ans plus tard du fait de ses dimensions déjà exceptionnelles, il quitte son Afrique natale pour l’Espagne, où il débute en 3e division.

Mais c’est en 2011 que sa vie bascule. Invité au Nike Hoop Summit, un rassemblement des espoirs du basket mondial, le géant congolais, sorti de nulle part, remporte le titre de MVP de la compétition et tape dans l’œil des plus grandes équipes de la NBA. Son mental et sa détermination font déjà toute la différence : "Quand je suis allé au Nike Hoop Summit, tout le monde me disait que je n’allais pas jouer, qu’il y avait des joueurs bien meilleurs que moi. Mais quand je suis arrivé, je devais juste montrer ce que je savais faire, que j’avais confiance en moi et que je savais jouer au basket. Dès le premier jour, quand je suis descendu de l’avion, je voulais m’entraîner", a-t-il expliqué à Basket USA.

Drafté en 2011 par les Kings de Sacramento, il est finalement engagé par les Charlotte Hornets, où il fait ses premières armes en NBA, sans vraiment se faire remarquer. En juillet 2015, il quitte la Caroline du Nord pour le Canada et les Toronto Raptors, avec qui il signe un contrat de six millions de dollars sur deux ans. Un départ qui se révèle aujourd’hui payant. Biyombo est aujourd'hui en pleine lumière et ses coéquipiers ne manquent pas de saluer ses récentes performances.

"Il représente tant de choses maintenant. Il protège la raquette, il défend sur LeBron et il fait tout ce dont nous avons besoin. Il est vraiment efficace", a ainsi décrit Kyle Lory à l’agence Reuters. "Son esprit et sa combativité sont l’une de nos clés", a ajouté l’entraîneur de Toronto Dwane Casey.

Mais le plus grand compliment lui est venu de son compatriote Dikembe Mutombo. L’ancienne vedette congolaise de la NBA l’a officiellement adoubé en lui permettant d’utiliser son "finger wag" lors des matchs. Lors de sa grande époque, cette légende du basket ponctuait chacun de ses contres par ce célèbre mouvement de doigt.

"Je l’ai rencontré un jour et nous avions eu une conversation à ce sujet. Il m’avait dit qu’il ne me donnait pas encore la permission d’utiliser le ‘finger wag’. Désormais, il est comme un grand frère pour moi et j’ai échangé plusieurs fois avec lui, notamment en ce qui concerne la défense ou sur la manière d’avoir de l’impact sur un match. Et depuis qu’il m’a autorisé à utiliser son ‘finger wag’, j’essaie de lui rendre hommage et d’une certaine manière, je lui montre aussi un peu d’amour", a ainsi raconté Biyombo lors d’une interview à Yahoo Sports.

Mais le "finger wag" ne fait pas tout. Le jeune basketteur a encore beaucoup de chemin à parcourir s’il veut suivre les traces de son prestigieux aîné et espérer lui aussi un jour rejoindre le basketball Hall of Fame.