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Dix-sept pays se sont réunis à Vienne mardi pour tenter d'instaurer un cessez-le-feu durable en Syrie et relancer les négociations de paix qui ont été à plusieurs reprises mises à mal en raison des combats sur le terrain.
La diplomatie peut-elle encore jouer un rôle pour la paix en Syrie ? Réunies mardi 17 mai à Vienne, les grandes puissances au sein du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), piloté par les États-Unis et la Russie, ont tenté de relancer les négociations qui peinent à progresser en raison des violations de la trêve et du blocage de l'aide humanitaire sur le terrain.
Résultats des courses : pas de date précise pour la reprise officielle des pourparlers mais l'espoir de parvenir à un cessez-le-feu durable, et permettre aux convois humanitaires de se rendre dans les zones à risques pour aider les civils.
"Ne pas rester sans réaction"
"Nous nous sommes mis d'accord pour ne pas rester sans réaction si des parties prenaient des initiatives visant à autre chose qu'à un accord et qu'à la paix ", a déclaré le secrétaire d'État américain, John Kerry, lors d'une conférence de presse à l'issue de ces discussions du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS).
Depuis début 2016, trois sessions de pourparlers intersyriens indirects ont eu lieu à Genève, sans progrès, alors que plus de 270 000 personnes ont perdu la vie dans le conflit depuis mars 2011. Le dernier volet, en avril, a été suspendu avec la reprise des hostilités à Alep et sa province, dans le nord du pays.
La transition politique et le sort d’Assad, éternels points d’achoppement
La transition politique et le rôle que pourrait y jouer ou non Bachar al-Assad restent encore et toujours les principaux points d’achoppement entre les puissances mondiales et régionales du GISS, un groupe qui compte 17 pays et trois organisations internationales, dont les États-Unis, la Russie, l'Arabie saoudite, l'Iran et l'Union européenne.
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La feuille de route des négociateurs prévoit aussi la mise en place au 1er août d'un organe syrien de transition politique pour préparer des élections dans un délai de 18 mois. Mais cette échéance paraît de plus en plus illusoire à de nombreux observateurs.
Rôle ambigu de Moscou et Téhéran
En position de force sur le terrain, le régime de Damas ne se sent pas contraint de négocier quoi que ce soit, comme l’expliquait à France 24 Thomas Pierret, en janvier.
"Par leur soutien politique, militaire et financier à la Syrie, la Russie et l'Iran permettent de facto au régime de se maintenir et de ne pas entrer en discussion", a également déploré une source diplomatique française citée par l’AFP.
Tout en soutenant l'effort diplomatique du GISS, Moscou et Téhéran apportent en effet un appui militaire déterminant au pouvoir syrien sur le terrain, qui a permis au régime d'Assad de renverser l’équilibre des forces et reprendre le dessus sur le terrain, pourtant en déroute il y a encore un an.
Avec AFP et Reuters