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Au Festival de Cannes la nuit, "l’ambiance est morose"

On pensait vous dire que comme chaque année à Cannes, les festivaliers passent plus de temps en soirées qu’en salles de projection. Pourtant impossible de le nier, en 2016 les nuits sont plus calmes et les fêtes se font plus rares.

Le Festival de Cannes ne serait pas le Festival de Cannes sans ses soirées. À la tombée de la nuit, les journalistes, les professionnels du cinéma, les people, les influenceurs et blogueurs poursuivent les festivités sur les terrasses des grands hôtels, sur les plages privées ou dans les clubs de la ville. Pourtant cette année, et depuis quelques temps, la vie nocturne s’essouffle, l’offre s’amenuise.

"Au bout de neuf ans [depuis la première soirée Villa Schweppes en 2008], on a perdu un peu de nos concurrents. Il y a un peu moins d’offre qu’avant pour les gens qui sont à Cannes", témoigne Benoît Nicolazo, fondateur de la Villa Schweppes, interviewé par Mashable FR. Parmi les grands absents : MTV, qui déserte le festival depuis 2012, et Canal+ en 2016. "C’est dommage. Canal, ils apportaient leur esprit au festival", déplore celui qui tient un des lieux mythiques de la nuit cannoise.

"Cette année, il  y a toujours les incontournables comme le VIP Room, le Gotha, Albane de Cleret, La Mano au 3.14 qui sont là, évidemment et heureusement", sans oublier les soirées très privées organisées par Magnum, Chopard ou Vanity Fair, "mais on sent que ça réduit". Même le traditionnel repère des loups de nuit, le bar le Petit Majestic, qui restait ouvert 23h sur 24, a été contraint de fermer ses portes à 00 h 30 cette saison, rapporte le Hollywood Reporter.

Mais qu’est-ce qui fait somnoler les nuits cannoises ?

Cédric Russo, collaborateur de Benoît Nicolazo à la Villa Schweppes qui fait venir cette année le géant Cerrone comme le jeune rappeur MHD, évoque le "serrage de vis" de l’organisation du festival : "Cannes est un des événements les plus médiatiques au monde, il y a énormément de pression. Ils ont des partenaires exigeants et ils n’ont pas envie que ce soit le festival du n’importe quoi."

Oui mais voilà, "d’années en années, il y a eu de plus en plus de problèmes de nuisances, les soirées se sont multipliées. Alors pour garder une certaine maîtrise, ils ont resserré cela. Et ça en a découragé beaucoup." Et quand "un s’en va, puis un deuxième, puis un troisième…", ça crée "un peu une ambiance morose."

Pourtant Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, ne cesse de rappeler son attachement à la musique et aux fêtes cannoises. Dans une interview à Euronews, il se plaît à raconter qu’il ne se couche jamais "avant trois heures du matin".

Un discours qui pourrait réinsuffler de la vie dans les nuits du festival, d’après les fondateurs de la Villa Schweppes : "S’il le répète encore et encore, ça va peut-être redonner un peu d’air et attirer à nouveau les marques, les soirées, les annonceurs, les privés, etc…  Ç a prendra peut-être un an ou deux. Mais c’est bien qu’il l’ait fait, car sans ça, la situation se serait peut-être dégradée davantage."

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