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L'un des commandants militaires du Hezbollah libanais en Syrie, Moustafa Badreddine, également bras droit de Hassan Nasrallah, a été tué dans une "grande explosion" près de l'aéroport de Damas. Certains médias arabes imputent sa mort à Israël.
Le Hezbollah libanais a annoncé vendredi 13 mai la mort de l’un de ses commandants, Moustafa Badreddine, le bras droit de Hassan Nasrallah. Une chaîne de télévision libanaise proche du Hezbollah assure qu’il a été tué mardi par une frappe aérienne israélienne, une information qui n'a pas été confirmée.
"Les informations recueillies au cours de l'enquête préliminaire révèlent qu'une grande explosion a visé l'un de nos postes près de l'aéroport international de Damas, tuant le frère commandant Mustafa Badreddine et blessant d'autres personnes", a indiqué le parti qui combat les rebelles - dont les jihadistes de l'organisation État islamique - en Syrie auprès des troupes du président Bachar al-Assad.
"Nous allons poursuivre l'enquête pour déterminer la nature et les causes de l'explosion et savoir si elle est due à un bombardement aérien, à un missile ou à un tir d'artillerie", a précisé le Hezbollah dans un communiqué.
Doutes sur l'origine de la frappe
Israël, qui a frappé plusieurs membres du Hezbollah dans le pays depuis le début du conflit syrien, n'a pas confirmé l'information – l'État hébreu a pour habitude de ne jamais commenter ses raids secrets. Selon le quotidien israélien Haaretz, le pays ne serait peut-être pas le coupable. "Des signes montrent qu'Israël n'est pas responsable de la frappe", est-il écrit sur le site du journal.
L'année dernière, une déclaration du département du Trésor américain détaillant les sanctions prises à l'encontre de Badreddine le décrivait comme responsable des opérations militaires du groupe en Syrie depuis 2011. Le communiqué du Trésor américain affirme aussi qu'il a accompagné le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors de réunions stratégiques avec Bachar al-Assad à Damas.
Inculpé dans le procès Hariri
"[Badreddine] a participé à la plupart des opérations de la résistance islamique depuis 1982", a également annoncé le parti chiite dans un communiqué, en référence à sa date de création en 1982.
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Il était le beau-frère du commandant militaire du groupe, décédé, Imad Moughniyah. Il a été inculpé par le Tribunal spécial pour le Liban de l’ONU, dans le procès sur l’assassinat en 2005 de l’homme d’affaires et ancien chef du gouvernement Rafic Hariri.
Badreddine avait été condamné à mort au Koweït pour son rôle dans des attentats à la bombe commis en 1983. Il était parvenu à s'échapper des prisons koweïtiennes après l'invasion du pays par l'Irak, alors gouverné par Saddam Hussein, en 1990.
Ses funérailles ont eu lieu en fin d'après-midi dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah. Enveloppé du drapeau jaune de l'organisation, son cercueil a été porté par une marée de militants et de partisans du parti de Dieu. Des hymnes ont également été joués pour rendre un dernier hommage au commandant défunt.
Avec AFP et Reuters