A la Une de la presse française, ce matin, la décision du gouvernement de recourir à l’article 49.3 pour imposer la loi Travail à l’Assemblée nationale.

C’est le «début de la fin», annonce l’Opinion, qui prédit que «chaque nouveau texte proposé par le gouvernement pourra désormais donner lieu à un psychodrame politique». «Politique sans panache», cinglent les Echos, qui jugent néanmoins que «ceux-là (qui) aimeraient faire passer cet article de notre Constitution pour un dévoiement de la démocratie» se trompent: «c’est tout le contraire, assure le journal: il la protège contre une minorité qui voudrait faire la loi. Et si la procédure est certes brutale, c’est parce que notre histoire politique a été marquée par l’immobilisme de la IVe République». L’usage du 49.3 a suscité des appels immédiats à réagir à la gauche de la gauche. «Fait inédit», relève le Parisien, des élus de gauche envisagent de voter la motion de censure déposée par la droite, qui «observe, narquoise, le dépôt de bilan de la majorité» - une majorité que Manuel Valls aurait «dynamitée» en recourant une nouvelle fois au 49.3. Un recours présenté par Libération comme un «terrible aveu d’échec», «celui d’un exécutif qui n’a pas su convaincre sa majorité parlementaire. Celui d’une minorité de députés socialistes qui n’ont pas su ou voulu se contenter des avancées pourtant obtenues», «comme si ces deux gauches, emportées par une invraisemblable pulsion suicidaire, n’attendaient que ça pour prendre acte de leur divorce». «Hollande et Valls censurent le peuple, censurons-les» - ça n’est plus un titre, c’est une déclaration de guerre que lance l’Humanité. L’aile gauche de la majorité votera-t-elle la motion de censure de la droite ou déposera-t-elle la sienne? Le Figaro rappelle que cette motion a peu de chances de faire tomber le gouvernement – tant il peu probable que les frondeurs socialistes soient nombreux à la voter, «car voter la censure, c’est être exclu du parti socialiste ». Une ligne jaune que peu d’entre eux seraient prêts à franchir.

A droite, les candidats à la primaire du parti Les Républicains dévoilent leur programme économique pour 2017 - dernier en date, celui d’Alain Juppé. L’ancien Premier ministre a présenté un projet qui devrait permettre, selon lui, de parvenir au plein-emploi en 5 ans, et de réaliser 85 milliards d’euros d’économies, en relevant notamment l’âge de la retraite. Un programme qui ciblerait aussi les baisses d’impôt sur les entreprises, d’après les Echos, qui relèvent le «décalage entre le ton délibérément modéré d’Alain Juppé et la réalité d’un programme très libéral». Pour le Figaro, le candidat à la primaire entend «changer la donne en proposant des réformes audacieuses», un projet qui marque «la fin de l’époque où la droite française avait le libéralisme honteux».

A noter également, l’ouverture, ce soir, du 69^ème festival de Cannes. «Utile ou futile»? Libération a proposé à douze habitués d’expliquer «à quoi rime» ce festival, et «pourquoi ça marche». Autre rendez-vous très attendu, sportif cette fois, l’Euro 2016, qui débute dans un mois. Eux aussi, sans doute, éprouvent un peu d’anxiété et d’angoisse à mesure que le rendez-vous approche - je veux parler bien sûr des Bleus, dont le Parisien évoque «la vie secrète». Tout, tout tout, vous saurez tout sur l’intimité de l’équipe de France de foot, dévoilée par un livre, «La face cachée des Bleus».

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