L’ancien président du Front national a publié, mardi, un tweet dans lequel il se vante d'avoir dîné avec le célèbre défenseur américain des droits civiques, Jesse Jackson. Ce dernier assure qu'il ne savait pas qui était Jean-Marie Le Pen.
Quel est le point commun entre le célèbre défenseur des droits civiques Jesse Jackson et l'ancien président du Front national, condamné à de nombreuses reprises pour ses propos haineux ? Un dîner dans un restaurant marocain organisé le 8 mai 2016 "par un ami commun", selon des proches de Jean-Marie Le Pen, interrogés par Le Parisien, et immortalisé par une photo.
En visite en France à l’occasion de la commémoration de l’abolition de l’esclavage, le révérend Jesse Jackson se serait bien passé de cette mauvaise publicité. Mais c'était sans compter sur Jean-Marie Le Pen qui n'a pas manqué de partager sur Twitter cette rencontre, en publiant une photo dédicacée par l’ancien candidat démocrate à l’élection présidentielle américaine : "Jean-Marie et Jany Le Pen, keep hope alive and continue " ("Gardez espoir et continuez").
La réponse ne s’est pas fait attendre. Dès le lendemain, Jesse Jackson a réagi au tweet de Jean-Marie Le Pen, condamné en avril à 30 000 euros d’amende pour avoir qualifié à plusieurs reprises les chambres à gaz nazies de la Seconde Guerre mondiale de "détail de l’Histoire" et à 5 000 euros d'amende pour ses propos haineux sur les Roms.
Sur Twitter, le célèbre défenseur des droits civiques ne nie pas avoir rédigé ce message mais assure qu'il ne savait pas à qui il avait affaire : "Did not know you were coming to dinner. Never met you before. Do not share your beliefs” ("Je ne savais que vous seriez présent. Je ne vous avais jamais rencontré avant. Je ne partage pas vos opinions").
En réaction aux articles parus sur ce démenti, Jean-Marie Le Pen a publié une nouvelle photo mercredi 11 mai "à l’attention des médias qui parlent de ‘dîner fantasmé’".
"Pitoyable et invraisemblable", a rétorqué Christiane Taubira, présente aux côtés du révérend Jesse Jackson mardi 10 mai lors des cérémonies de commémoration de l’abolition de l’esclavage, organisées dans les jardins du Sénat en présence de François Hollande, de la ministre de l'Outre-mer George Pau-Langevin et du président du Sénat.