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Procès pour espionnage en Égypte : le jugement de l'ex-président Morsi remis au 18 juin

Un tribunal égyptien a remis au 18 juin le jugement concernant l'ancien président Morsi, accusé d'avoir transmis au Qatar des documents confidentiels. La peine de mort a revanche été requise contre trois journalistes et contre trois autres personnes.

Un tribunal égyptien a requis la peine de mort, samedi 7 mai, contre six co-accusés de l'ex-président islamiste Mohamed Morsi, mais s'est montré plus clément envers ce dernier, ajournant au 18 juin son verdict final dans ce procès pour espionnage.

L'ex-président, destitué en juillet 2013 et déjà condamné à mort dans une affaire distincte, est jugé avec dix co-accusés pour la livraison présumée de "documents relevant de la sécurité nationale" au Qatar, selon l'acte d'accusation.

Le président du tribunal a sollicité samedi l'avis du mufti, l’interprète officiel de la loi islamique dans le pays. L'avis de cette autorité religieuse, requis par la loi pour les condamnations à mort, n'est pas contraignant mais est généralement suivi.

Le 18 juin, la cour confirmera ou infirmera les peines de mort et prononcera son verdict à l'égard des cinq derniers accusés, dont Mohamed Morsi. Présent à l'audience, ce dernier a salué les avocats et les journalistes à son entrée dans le box des accusés, sourire aux lèvres.

Il s'agit du quatrième procès contre l'ex-président, issu des Frères musulmans, classée organisation "terroriste" par les autorités. Il a déjà été condamné à mort en première instance, à la prison à vie et à 20 années d'incarcération dans trois autres affaires.

Trois journalistes condamnés à mort

Le Qatar, riche émirat gazier du Golfe, était l'un des principaux soutiens de Mohamed Morsi et avait dénoncé sa destitution par l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi. Doha a condamné à plusieurs reprises la répression lancée par le régime actuel contre les pro-Morsi, notamment par le biais de la chaîne d'information Al-Jazeera.

Parmi les six personnes condamnées à mort samedi figurent d'ailleurs trois journalistes jugés par contumace et accusés d'avoir servi d'intermédiaires. Parmi eux, Ibrahim Mohamed Hilal, présenté par le parquet comme un rédacteur en chef de la chaîne d'information qatarie Al-Jazeera, ainsi que Alaa Omar Mohamed Sablan, présenté comme un journaliste de nationalité jordanienne de la chaîne.

Un responsable d'Al-Jazeera a indiqué à l'AFP que Mohamed Hilal était un "conseiller" du président de la chaîne.

La troisième journaliste, Asmaa Mohamed al-Khatib, travaillerait pour le site d'information pro-islamistes Rassd.

Les condamnés peuvent interjeter appel du verdict et ceux qui sont jugés par contumace bénéficieront automatiquement d'un nouveau jugement en cas d'arrestation.

Dans les semaines qui ont suivi la destitution du président islamiste, des centaines de manifestants pro-Morsi ont été tués. Des milliers d'autres ont été emprisonnés et des centaines condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs, qualifiés par l'ONU de "sans précédent dans l'Histoire récente" du monde. La Cour de cassation a cependant annulé des dizaines de ces peines capitales.

Avec AFP