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Écosse : victoire en demi-teinte des indépendantistes au Parlement régional

Pour la troisième fois consécutive, le parti indépendantistes écossais est arrivé en tête des législatives régionales. La formation emmenée par Nicola Sturgeon ne dispose toutefois plus de majorité absolue au Parlement.

Les indépendantistes du Parti national écossais (SNP) ont remporté une victoire en demi-teinte au Parlement régional d'Écosse, où la formation a perdu sa majorité absolue. Les conservateurs, quant à eux, y ont doublé les travaillistes pour devenir la principale force d'opposition.

De fait, le SNP a décroché 63 sièges sur 129. C'est moins bien que les 69 sièges obtenus en 2011 et les 71 sièges que leur prédisaient les derniers sondages. Nicola Sturgeon, la dirigeante du parti, avait revendiqué plus tôt vendredi une "victoire historique" puisqu’il s'agit de la troisième élection consécutive remportée par le SNP en Écosse.

Le parti indépendantiste ne sera toutefois pas en mesure de former un gouvernement majoritaire et devra compter sur l'apport de voix de plus petits partis, comme les Verts (6 sièges), face aux conservateurs qui engrangent 16 sièges de plus qu'en 2011, avec 31 élus.

Cette victoire en demi-teinte du SNP pourrait quelque peu refroidir les revendications des indépendantistes, à moins que le Royaume-Uni ne vote pour une sortie de l'Union européenne lors du référendum sur cette question le 23 juin.

Avec à leur tête l'atypique Ruth Davidson, un élu à la personnalité chaleureuse et qui ne cache pas son homosexualité, les conservateurs écossais écrasent le Labour qui perd dans son ancien fief 13 sièges, tombant à 24 élus.

Ukip fait son entrée

Ailleurs dans le pays, où se sont tenues diverses élections régionales et locales, les premiers résultats "ne sont pas aussi mauvais pour le parti [travailliste] qu'anticipés par les sondages", a toutefois souligné l'expert électoral John Curtice, de l'université de Strathclyde, sur la BBC.

Ainsi, au Pays de Galles, où 56 sur 60 sièges ont été dépouillés, le Parti travailliste a d'ores et déjà décroché 29 sièges. En 2011, il en avait remporté 30. Le Parti europhobe Ukip fait quant à lui son entrée dans un Parlement régional, avec 6 sièges à l'Assemblée galloise.

Et sur les 80 des 124 municipalités dont les résultats ont déjà été publiés, le Labour a maintenu son contrôle sur 41, en perdant une, tandis que le Parti conservateur en a remporté 20.

À Londres, dont les résultats sont attendus en fin de journée, les derniers sondages donnaient une avance de plus de dix points au candidat travailliste à la mairie, Sadiq Khan, 45 ans, fils d'un chauffeur d'autobus pakistanais, sur son principal adversaire, le conservateur et fils de milliardaire Zac Goldsmith, 41 ans.

Divisions au Labour

Les résultats de ces élections sont suivis de très près par une fraction du Parti travailliste, qui y cherche une occasion de remettre en cause l'autorité de Jeremy Corbyn, n'ayant pas digéré son élection à la tête du parti en septembre et l'estimant incapable de mener les travaillistes à la victoire aux élections législatives de 2020.

D'autant plus que le Labour est déjà en difficulté, après la suspension la semaine dernière de plusieurs membres du parti pour des propos jugés antisémites, tenus notamment par l'ex-maire de Londres, Ken Livingstone, un proche de Jeremy Corbyn.

Au cours d'une campagne âpre, voire calomnieuse, le Parti conservateur ne s'est d'ailleurs pas gêné pour alimenter la polémique sur l'antisémitisme au sein du Labour ou pour accuser Sadiq Khan, ancien avocat des droits de l'Homme, d'avoir fréquenté des extrémistes islamistes.

Ces attaques ont même été relayées par le Premier ministre, David Cameron, la veille du scrutin. Mais certains analystes estiment qu'elles pourraient avoir eu l'effet inverse de celui recherché à Londres, ville cosmopolite par excellence.

Avec AFP