Le 1er-Mai syndical, où CGT et FO ont défilé côte à côte pour la première fois en sept ans, était dirigé cette année contre la Loi travail. À Paris, le cortège a été émaillé de violences et stoppé durant plus d'une heure.
En France, la fête du Travail s'est déroulée dans un climat particulièrement tendu, après deux mois de contestation contre un projet de loi sur le travail et de nombreuses manifestations émaillées de violences.
• Les traditionnelles manifestations du 1er-Mai se sont déroulées dans le calme en province, à l'exception de l'invasion d'un cinéma à Rennes et d'au moins quatre interpellations à Marseille. À Paris, malgré les appels au calme et les mises en garde du gouvernement, le cortège a été émaillé de violences et perturbés dans la capitale par des affrontements entre forces de l'ordre et "300 individus violents", selon la préfecture de police de Paris. Ces individus, cagoulés et casqués pour la plupart, ont lancé des projectiles sur les forces de l'ordre qui ont riposté par des tirs de gaz lacrymogène.
• Selon le ministère de l'Intérieur, ils étaient environ 84 000 manifestants dans toute la France, dont 16 000 à 17 000 personnes dans Paris, pour participer à 281 défilés et rassemblements. La CGT estime de son côté qu'il y avait 70 000 manifestants à Paris pour ce 1er-Mai.
• Le cortège parisien, qui est parti de la place de la Bastille pour se rendre sur la place de la Nation, est resté bloqué plus d'une heure, entre 16 h 30 et 17 h 40 environ, à quelques dizaines de mètres de la place de la Nation, alors que les forces de l'ordre tentaient, selon leurs explications recueillies par l'envoyée spéciale de France 24, de séparer les "casseurs" du reste des manifestants.
• Les derniers manifestants ont quitté vers 20 h la place de la Nation, destination finale de la manifestation, sous les gaz lacrymogène. Deux heures plus tard, place de la République, l'habituel rassemblement du mouvement citoyen Nuit debout a été interrompu après des incidents impliquant de jeunes "casseurs". Le calme est revenu après minuit.
• Dix-huit personnes ont été interpellées en France en marge des défilés qui "se sont pour la plupart déroulés dans de bonnes conditions", a annoncé le ministre de l'Intérieur dans un communiqué en fin de journée.
• Déplorant les violences commises, la très grande majorité des manifestants était venue soudée dans son refus du projet de Loi travail, examiné à l'Assemblée nationale à partir du mardi 3 mai. Pour l'occasion, les syndicats FO et CGT défilaient ensemble pour la première fois depuis 2009.
• Les leaders de FSU, Solidaires et des organisations étudiantes (Unef) et lycéennes (UNL et FIDL) étaient aussi présents. En revanche, la CFDT, la CFTC et Unsa ne défilaient pas. Ces trois syndicats ne demandent pas le retrait de la Loi travail, un texte qu'ils jugent "porteur de progrès pour les travailleurs", et ont préféré organiser un "rassemblement militant" dans le 14e arrondissement sur le double thème des réfugiés et de la Loi travail.
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