
Préoccupé par l'intensification des combats en Syrie, le président américain, Barack Obama, a appelé lundi à "rétablir" le cessez-le-feu dans le pays. Il prévoit également d'y déployer 250 nouveaux instructeurs pour former les rebelles modérés.
En déplacement en Allemagne, Barack Obama a exprimé, dimanche 24 avril, sa préoccupation sur la situation en Syrie. Après deux mois de trêve globalement respectée, le pays a replongé dans la guerre et aucun progrès ne se dessine dans les pourparlers de paix de Genève.
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Le président américain a appelé à "rétablir" le cessez-le-feu. Il s'est d'ailleurs entretenu récemment à ce sujet avec son homologue russe Vladimir Poutine. Un porte-parole de l'Union européenne avait pressé les États-Unis et la Russie "d'exercer toute leur influence pour mettre fin aux violations" de la trêve.
Au moins 63 civils tués en trois jours
Dimanche, au moins 26 civils ont été tués dans des bombardements du régime et des rebelles à Alep, la grande ville du nord de la Syrie. Depuis vendredi, au moins 63 civils ont été tués dans l'ancienne capitale économique syrienne, qui vit de nouveau au rythme des raids aériens et des tirs d'obus, malgré la trêve initiée par les États-Unis et la Russie et entrée en vigueur le 27 février, mais qui a depuis volé en éclats.
Opposé à l'implication de l'armée américaine dans le conflit, Barack Obama a estimé, lors de son déplacement à Londres, la semaine dernière, que "ce serait une erreur" de la part des États-Unis, du Royaume-Uni ou de toute alliance de pays occidentaux "d'envoyer des troupes au sol et de renverser le régime d'Assad". Selon lui, la solution doit être trouvée par la négociation. Cependant, les tractations diplomatiques sont dans l'impasse.
À Genève, les discussions de paix indirectes entre les parties sous l'égide de l'ONU doivent théoriquement se poursuivre jusqu'à mercredi, mais aucun progrès n'est à attendre puisque le Haut-Comité des négociations (HCN) a suspendu sa participation "formelle".
Le régime responsable de la rupture de la trêve ?
Le HCN a exigé le rétablissement du cessez-le-feu, accusant le pouvoir d'être responsable de sa rupture. "L'offensive du régime n'est pas seulement une attaque contre les Syriens mais contre le processus de négociations de Genève", a déclaré le porte-parole de la délégation, Salem al-Meslet. "Les tueries doivent cesser et les négociations reprendre sur la base de la cessation des hostilités", a-t-il ajouté, appelant la communauté internationale dont la Russie, alliée du régime, à agir.
Barack Obama doit annoncer l'envoi en Syrie de militaires américains supplémentaires, dont le nombre pourra atteindre 250, selon un haut responsable parlant sous le couvert de l'anonymat. Ces militaires ont pour mission de conseiller et d'assister des groupes rebelles syriens.
"Mais je crois vraiment que nous pouvons faire pression, internationalement, sur toutes les parties en présence (...) pour qu'elles s'assoient à une table et tentent de négocier une transition", a-t-il estimé, citant la Russie et l'Iran – principaux soutiens du président Assad – ainsi que l'opposition modérée syrienne.
La Syrie est déchirée depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 270 000 morts et poussé au moins la moitié de la population à quitter son foyer.
Avec AFP