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Bruxelles accuse Google d'abus de position dominante avec Android

Google a été accusé par la Commission européenne, mercredi, d'abus de position dominante avec son système d'exploitation pour smartphones Android, ouvrant ainsi un second front contre le géant d'internet qui s'expose à de lourdes amendes.

La Commission européenne (CE) a accusé Google d’abus de position dominante avec son système d’exploitation pour appareils mobiles Android, reprochant au géant américain de limiter le choix des consommateurs et de freiner l’innovation.

"Au stade actuel de notre enquête, nous pensons que par son comportement Google prive les consommateurs d’un choix plus large d’applications et de services mobiles et que l’entreprise freine l’innovation émanant des autres acteurs, en violation des règles de concurrence de l’UE", écrit la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, dans un communiqué diffusé mercredi 20 avril.

Ces accusations marquent un nouvel épisode dans la bataille juridique que se livrent la Commission européenne et la filiale du groupe Alphabet. Il y a un an, l’exécutif européen avait accusé Google de favoriser son propre service de comparaison de prix lors de recherches sur internet. La décision de Bruxelles sur ce dossier est attendue dans le courant de cette année.

Le dossier Android est potentiellement plus lourd pour Google, qui a réalisé l’an dernier 11 milliards de dollars de chiffre d’affaires sur les seules recettes publicitaires des combinés équipés de son système d’exploitation. Le groupe américain pourrait écoper d’une amende de 7,4 milliards de dollars, soit 10 % du chiffre d’affaires réalisé en 2015, et être contraint de modifier ses pratiques commerciales.

Incitations financières

Si Android est un logiciel libre (open source), qui permet en théorie aux fabricants de matériels de concevoir et utiliser leurs propres logiciels, la grande majorité des smartphones européens intègrent un ensemble standard d’applications et de logiciels qui doivent faire l’objet d’une licence accordée par Google.

Environ 80 % des appareils smartphones utilisés en Europe et dans le monde fonctionnent sous Android, selon la Commission européenne, qui accuse notamment Google d’accorder des incitations financières aux fabricants et aux opérateurs de mobiles s’ils préinstallent Google Search en exclusivité sur leurs matériels. Quatre concurrents de Google avaient donc saisi la Commission, accusant le géant américain de se servir d’Android pour étouffer la concurrence.

Google, qui a 12 semaines pour répondre aux accusations de Bruxelles, a réagi en présentant Android comme un système remarquable basé sur un logiciel libre et ouvert à l’innovation. "Nous nous réjouissons de collaborer avec la Commission européenne pour démontrer qu’Android est bon pour la concurrence et bon pour les consommateurs", a déclaré le conseiller juridique de Google, Kent Walker.

>> À lire sur France 24 : "Google accusé d'abus de position dominante dans le domaine de la recherche sur Internet"

Avec Reuters