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Les agriculteurs poursuivent leur action contre les distributeurs

Des milliers d’agriculteurs poursuivent leur mouvement pour dénoncer un manque de transparence dans la fixation des prix effectuée par les distributeurs. Le ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, recevra les syndicats samedi.

Le blocage de 39 plate-formes d'approvisionnement de grandes surfaces par plusieurs milliers d'agriculteurs s'est déroulé "calmement" dans la nuit de jeudi à vendredi, selon la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA).

"La nuit a été calme. Aucun problème particulier n'est à signaler", a déclaré à l'AFP une porte-parole de la centrale syndicale, à l'initiative de la mobilisation qui vise à dénoncer les marges réalisées par la grande distribution.

Dans la matinée de vendredi, d'autres agriculteurs ont pris la relève de leurs collègues, au nombre de 7 000 la veille au soir.

Les marges des distributeurs dans le collimateur

La mobilisation est plus importante que prévu. La FNSEA avait évoqué, dans un premier temps, le blocage d'une petite trentaine de plateformes logistiques, soit environ la moitié des bases présentes sur le territoire.

Débuté il y a trois jours dans le grand Ouest, le blocage s’est, depuis, étendu au reste de la France.

Le syndicat agricole entend dénoncer aussi le manque de transparence sur la fixation des prix.

"Le premier interpellé, c'est le gouvernement. Voilà huit mois qu'il nous a promis la mise en place d'une commission de transparence et que la grande distribution refuse de s'asseoir à la table" pour discuter, a déclaré à l'agence Reuters Marc Moser, secrétaire général de la FDSEA du Bas-Rhin.

Sur le site de l’organisation syndicale, un document présente quelques exemples de marges réalisées par la grande distribution. Ainsi, le kilo de jambon vendu 12 euros en grande surface rapporte 2,55 euros à l’enseigne et seulement 1,40 euro à l’éleveur.

Un premier geste du gouvernement "insuffisant"

La semaine dernière, un accord a été signé entre les producteurs de lait et les industriels de la filière sur le prix du produit - jugé insuffisant par les producteurs. Il prévoit une hausse du prix moyen garanti en 2009, à 280 euros les 1 000 litres de lait.

Depuis, les producteurs laitiers restent toutefois mobilisés et ont été rejoint par d’autres agriculteurs.

Interrogé par l’AFP, Olivier Beaufils, producteur de lait en Haute-Garonne (sud-ouest de la France), estime qu’"il s'agit de leur rappeler que, derrière les produits, il y a des producteurs".

De leur côté, les représentants de la distribution assurent n'avoir rien à cacher. Pour Jérôme Bédier, président de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution, "chaque fois que des études sérieuses ont été faites, elles ont montré qu'il n'y avait pas de choses aberrantes dans les prix et les marges".


Le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, et le secrétaire d'Etat à l'Industrie et la Consommation, Luc Chatel, ont fait part dans un communiqué de leur intention de recevoir les présidents de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs (JA, branche de la FNSEA), samedi à Bercy, pour tenter de débloquer la situation.