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Le gouvernement lance une campagne contre les discriminations à l'embauche

À partir de mardi 19 avril et pendant 15 jours, 2 000 affiches seront déployées en France. "Les compétences d'abord", pourra-t-on lire sur cette campagne contre les discriminations à l'embauche liées à l'origine.

Vous les verrez dans le métro, les gares et les kiosques : pour sensibiliser aux discriminations à l'embauche liées à l'origine, le gouvernement lance une vaste campagne d'affiches, avec pour slogan "Les compétences d'abord".

#LesCompetencesDabord : une campagne de sensibilisation pour lutter contre les discriminations à l'embauche pic.twitter.com/7qAGMJEwUR

— Ministère du Travail (@Minist_Travail) 18 avril 2016

Sur chacune des 2 000 affiches qui seront déployées partout dans le pays, le visage d'un candidat blanc fusionnera avec celui d'un candidat de couleur. Mais alors que le premier sera associé à une réponse positive du recruteur, telle que "bienvenue dans l'équipe" ou encore "vous commencez lundi"; le second, lui, sera accompagné d'une réponse négative comme "désolé, on ne cherche personne" ou "vous n'avez pas le profil".

"Successions de préjugés et parfois, de petites lâchetés"

"Ces discriminations ne sont pas la conséquence de politiques de recrutement ouvertement racistes ou sexistes, mais de successions de petites décisions, de préjugés, parfois de petites lâchetés", a estimé la ministre du Travail Myriam El Khomri lors du lancement de la campagne. "À diplôme égal, il y a deux fois plus de chômage chez les jeunes des quartiers populaires", a-t-elle regretté. "Cela crée un sentiment d'humiliation terrible, cela montre encore les barrages, les frontières qui existent dans notre société."

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Le but de cette campagne sera donc d'amener à une prise de conscience collective, en particulier chez les recruteurs, du problème des discriminations. Selon le 8e Baromètre du défenseur des droits DDD/OIT réalisé par l'Ifop en 2015, pour 88 % des sondés, le fait d'avoir plus de 55 ans est le facteur le plus discriminant. Vient ensuite le fait d'être enceinte (85 %), celui d'être handicapé (77 %) ou obèse (75 %).  L'origine est également un facteur discriminant, selon 66% des demandeurs d'emploi.

L'Etat lance une campagne de sensibilisation pour lutter contre les discriminations : #LesCompetencesDabordhttps://t.co/4OdTaA9Pum

— Ministère du Travail (@Minist_Travail) 18 avril 2016

Des campagnes de testing

Le gouvernement vient également de lancer deux campagnes de testing auprès de "plusieurs dizaines d'entreprises de plus de 1 000 salariés" et dans la fonction publique. Les résultats sont attendus en septembre. Le test consiste en l'envoi de deux candidatures absolument similaires, à part un critère relevant de l'un des 20 motifs de discrimination. Les résultats seront analysés afin que les entreprises qui en ont besoin mettent en place des mesures pour lutter contre la discrimination. "Je serai intraitable et je n'hésiterai pas à diffuser les noms publiquement en cas d'immobilisme ou de mesures purement cosmétiques", a prévenu Myriam El Khomri.

Aujourd'hui, la loi condamne toute discrimination à l'embauche : 3 ans de prison et 45.000€ d'amende. Le code du travail interdit toute discrimination fondée notamment sur l'origine, le sexe, l'âge" mais "le nom et l'origine peuvent obliger à envoyer 4 fois plus de CV pour décrocher un entretien", rappelle le compte Twitter du ministère du Travail.

Sur la Toile, un internaute a réalisé un montage de deux des portraits mis en ligne afin de faire remarquer qu'une affiche contre le sexisme aurait également été la bienvenue :

@Minist_Travail @VChabrette Bon alors comme je suis gentil je vous donne l'affiche que vous avez oubliée. pic.twitter.com/hIFKkT2Pso

— Serwan Melk (@SerwanMelk) 18 avril 2016

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