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Berlin permet à la Turquie de poursuivre un satiriste allemand pour un sketch anti-Erdogan

Ankara a obtenu gain de cause, vendredi, auprès de Berlin, qui l'a autorisé à poursuivre un satiriste allemand. Ce dernier avait dépeint Recep Tayyip Erdogan en zoophile et pédophile. Le président turc avait déposé plainte pour injure.

La chancelière allemande a décidé, vendredi 15 avril, de donner suite à la demande de poursuites pénales réclamée par la Turquie contre Jan Böhmermann, un satiriste allemand ayant dépeint le président turc Recep Tayyip Erdogan en zoophile.

"Le gouvernement fédéral va accorder son autorisation dans la présente affaire", a affirmé Angela Merkel. "Je veux vous informer qu'indépendamment de cette procédure, le gouvernement est d'avis qu'on peut se dispenser de l'article 103 du Code pénal", qui punit les insultes contre le représentant d'un État étranger, considéré comme un délit passible de trois ans de prison. Et d'assurer que "les procureurs et les tribunaux auront le dernier mot".

"Les tribunaux auront le dernier mot"

La chancelière a souligné que l'autorisation liée à l'article 103 ne signifiait en aucun cas qu'elle jugeait le satiriste coupable. Parallèlement, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déposé une autre plainte pour injure, non en tant que représentant d'un État étranger mais en tant que simple personne privée.

Ankara avait réclamé officiellement à l'Allemagne de permettre ces poursuites contre Jan Böhmermann qui, dans un poème diffusé début avril par la chaîne publique NTV NEO, avait notamment traité le président Recep Tayyip Erdogan de pédophile.

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Le comique avait expliqué à l'antenne savoir qu'il allait au-delà de ce que le droit allemand autorisait et qu'il entendait démontrer par l'absurde combien le pouvoir turc avait eu tort de s'attaquer à un autre texte, une chanson diffusée 15 jours plus tôt à la télévision allemande et critiquant la remise en cause des libertés publiques en Turquie.

Cette affaire est venue empoisonner les relations germano-turques à l'heure où Ankara s'est imposé comme le partenaire crucial des Européens pour juguler l'afflux des migrants en Europe. Dans ce contexte, certains médias ont estimé qu’Angela Merkel ne voulait pas brusquer la Turquie.

Avec AFP