
Trois semaines après les attentats du 22 mars, l'aéroport de Bruxelles-Zaventem a subi mercredi une grève "sauvage" d'une partie des contrôleurs aériens, au grand dam des dirigeants politiques qui en redoutent l'impact économique.
Combien de temps durera la grève et quel impact aura-t-elle sur les vols ? Personne n’était en mesure de répondre mercredi soir alors que l'aéroport international de Bruxelles-Zaventem a dû faire face, dans la journée, à une grève "sauvage" d'une partie des contrôleurs aériens belges.
"Question de trafic aérien : les vols partiront comme prévu pour le moment. Des restrictions sont toujours possibles plus tard dans la journée", a écrit Brussels Airport sur son compte Twitter jeudi matin. Le tableau des départs, visible sur son site, indiquait l’annulation d’une cinquantaine de vols pour la matinée. La veille matin, quelque 200 vols ont été annulés, alors que le principal aéroport du pays opère actuellement 400 vols par jours.
Le mouvement de grève, entamé mardi après-midi, a été décidé sans préavis par certains contrôleurs opposés à un accord sur les fins de carrière prévoyant leur "mise en disponibilité" à 58 ans, contre 55 ans auparavant. Selon la direction de Belgocontrol, une association représentant quelque 80 de ses 280 agents, la "Guilde des contrôleurs aériens", a incité ses membres à se déclarer malades et inaptes à assurer leur service.
Relance compromise
Pour l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, c’est un nouveau coup dur. Il avait déjà été mis à l’arrêt total après les attentats du 22 mars commis par des jihadistes qui ont également frappé le métro de Bruxelles à la station Maelbeek, faisant 32 morts et 340 blessés. Le trafic avait progressivement repris le 3 avril grâce à la mise en place d'un hall provisoire et à un renforcement de la sécurité, mais un retour à la normale n'était pas prévu avant plusieurs mois.
De nombreuses voix se sont élevées mercredi, en Belgique et à l'étranger, pour dénoncer une grève qui compromet à nouveau la relance de l'activité aéroportuaire à plein régime. Brussels Airport, qui fait travailler 20 000 personnes sur son site, revendique la place de deuxième pôle de croissance économique de Belgique après le port d'Anvers.
"Je n'accepte pas qu'une poignée décide de prendre le pays en otage, de mettre notre image et notre situation économique en danger", a abondé le Premier ministre Charles Michel, en dénonçant une "grève sauvage totalement inacceptable". Il a menacé de sanctions les médecins qui accepteraient de signer des "certificats de complaisance" pour des contrôleurs absents.
Les syndicats traditionnels et les ministres des Transports, Jacqueline Galant, et de l'Emploi, Kris Peeters, ont appelé les contrôleurs à "reprendre le travail aussi vite que possible", à l'issue d'une réunion d'urgence à laquelle la Guilde n'avait pas été conviée.
Avec AFP