Au menu de cette revue de presse internationale, mardi 12 avril, le deuxième anniversaire de l’enlèvement des lycéennes de Chibok par Boko Haram, au Nigeria, la nouvelle vie d’anciens mineurs étrangers isolés en France, et un poème satirique qui ne plaît pas du tout à Recep Tayip Erdogan.
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On commence cette revue de presse internationale au Nigeria, où près de 200 lycéennes ont été enlevées par Boko Haram il y a bientôt deux ans, à Chibok, dans le nord-est du pays.
Dans la nuit du 14 au 15 avril 162014, des membres du groupe jihadiste ont pris d’assaut une école de filles et enlevé 276 adolescentes, qui se trouvaient dans leurs dortoirs. Un rapt spectaculaire, raconté par Libération, qui rappelle que deux ans plus tard, malgré la mobilisation planétaire de «Bring back our girls», «Rendez-nous nos filles», la quasi-totalité d’entre elles est restée introuvable. Deux ans plus tard, rappelle Libé, la secte islamiste, accusée d’avoir assassiné plus de 20000 personnes, continue de terroriser la région du lac Tchad. Le journal livre les témoignages de femmes rescapées, enlevées au titre de «butin de guerre» par Boko Haram. Parmi elles, Halima, 30 ans, raconte que ses membres «insultaient sans cesse» leurs prisonnières. «Ils n’arrêtaient pas de nous tabasser. De temps en temps, ils prenaient des femmes. Certaines étaient tuées, d’autres emmenées pour être mariées de force dans leurs villages». Boko Haram a pris pour cible les femmes, mais aussi les enfants. Libération relate le travail accompli par l’Unicef et une ONG italienne, Coopi, qui tentent de dissuader les jeunes de rejoindre le groupe terroriste. Cette fois c’est Moustapha, une jeune Nigérien de 17 ans, qui témoigne de la façon dont la secte est parvenue à enrôler son jeune frère. «Ils lui ont dit que la guerre qu’ils font était une guerre noble et qu’on peut gagner beaucoup. Ils lui ont dit que s’il les suivait, il aurait une bonne vie, qu’il aurait tout ce qu’il voulait, qu’il serait comme un chef, au lieu de toujours souffrir».
Autres témoignages, ce matin, les récits de trois anciens mineurs isolés étrangers, rencontrés par La Croix, à Calais. «Ils ont renoué les fils d’une nouvelle vie en France», raconte le journal, auxquels se sont confiés ces jeunes d’abord livrés à eux-mêmes dans cette ville du nord de la France, où la plupart des mineurs isolés cherchent à rejoindre l’Angleterre. A tout juste 18 ans, et après 4 ans de présence en France, Ali, de Libye, vient tout juste d’être naturalisé naturalisé français et ne veut pas repartir. Il raconte son nouveau bonheur conquis de haute lutte - même s’il explique avoir simplement suivi son instinct de survie. En 2011, sa ville, Tripoli, était à feu et à sang. «Dans les rues, se souvient-il, c’étaient les campagnes d’enrôlement. On pouvait croiser un voisin en vie un jour et voir son cadavre le lendemain sur le trottoir. Moi, je ne voulais pas être tué mais surtout, je ne voulais tuer personne». Dans le dessin de Stephff pour The China Daily, les rêves d’Europe des nouveaux venus, eux, s’évanouissent. Tandis qu’un policier européen dégonfle les espoirs d’une réfugiée parvenue jusqu’en Grèce, en quête d’une « meilleure vie », un garde-frontière turc la reprend par le col – direction la Turquie, conformément aux nouveaux accords entre l’UE et Ankara entrés en vigueur il y a quelques jours.
Les autorités turques qui demandent à l’Allemagne d’engager des poursuites pénales à l’encontre d’un humoriste, dont la chaîne de la télévision ZDF a diffusé un poème satirique sur le président turc. Jan Böhmermann – c’est le nom de l’humoriste concerné, a y traitait le président turc de «pédophile» et de «zoophile». Des propos qui ont amené les autorités turques à protester par câble diplomatique, et à demander, effectivement, des poursuites - une requête confirmée par Hurriyet, qui rappelle qu’en Allemagne, le code pénal permet de sanctionner les injures à l’encontre d’un chef d’Etat et qu’en cas de poursuites, Jan Böhmermann encourt jusqu‘à trois ans de prison. Pour Die Welt, l’affaire Böhmermann «met à l’épreuve le muscle affaibli de la liberté», tandis que le Frankfurter Allgemeine Zeitung explique que «la satire est libre, mais qu’elle n’est pas sans limites».
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