Les ventes de musique ont progressé de 3,2 % en 2015, enregistrant la première "hausse significative depuis 1998" a affirmé la Fédération internationale de l'industrie phonographique.
Cela faisait près de 20 ans que les majors du disque attendaient ça. La Fédération internationale de l'industrie phonographique a sorti, mardi 12 avril, son rapport annuel sur un air de triomphe : les ventes de musique ont connu en 2015 une croissance substantielle pour la première fois depuis 1998. L'industrie du disque aurait-elle réussi à tourner la page de Napster & Co et du tout gratuit sur le Web ?
Les revenus tirés de la vente de musique ont atteint 15 milliards de dollars en 2015 (13,2 millions d'euros). Une somme qui est encore très loin d'égaler les 27,8 milliards de dollars de revenus de 1998 (24,5 millions d'euros), mais les professionnels du secteur sont plus optimistes que jamais.
Tout d'abord, les revenus de l'industrie musicale ont augmenté 3,2 % l'an dernier. Un chiffre dont le lobby du disque n'osait plus rêver depuis 20 ans. Les rares hausses connues ces dernières années se situaient, comme en 2013, plutôt aux alentours des 0,3 %.
Haro sur YouTube
Ensuite, la musique en ligne ne se résume plus essentiellement au téléchargement illégal ni au streaming gratuit. Les services payants, tels que Apple Music ou les abonnements mensuels à des plateformes de streaming telles que Spotify ou Deezer pèsent de tout leur poids dans les résultats financiers des studios. Les revenus du digital représentent même 45 % du chiffre d'affaires total et devancent, pour la première fois, ceux des ventes de disques physiques.
Mais si les majors réussissent, enfin, à tirer des profits substantiels de l'Internet, elles ne sont pas aux anges pour autant. Leur grand ennemi du moment ? YouTube. Monétiser au mieux les clips musicaux diffusés sur la plateforme de partage de vidéos de Google demeure un mystère pour les grands studios. L'IFPI souligne que si les 68 millions d'e-mélomanes qui paient pour leur musique rapportent deux milliards de dollars, les 900 millions d'internautes qui consomment gratuitement (via YouTube ou autres) ne rapportent que 634 millions de dollars grâce à la publicité. En clair, l'industrie du disque fixe, à travers son rapport annuel, son prochain cheval de bataille : faire plier Google et YouTube.