
Qui du Nigeria d'Osimhen ou de la RD Congo de Chancel Mbemba remportera la finale des barrages africains pour le Mondial 2026 ? © ©AFP / Studio Graphique FMM
Place au spectacle ! C'est un duel au sommet qui attend le football africain ce dimanche 16 novembre à Rabat, au Maroc. Alors que le reste des sélections du continent disputent des matches amicaux en préparation de la CAN 2025, le Nigeria et la RD Congo ont déjà investi les stades de la future Coupe d'Afrique et se disputent la finale des barrages africains pour la Coupe du monde.
En ligne de mire : avoir l'opportunité d'être la 10e sélection africaine qualifiée pour le Mondial à 48 équipes qui se déroulera aux États-Unis, au Mexique et au Canada l'été prochain.
Des demi-finales très disputées
Les deux sélections ont fortement bataillé pour arriver au dernier round. Grands favoris de ce mini-tournoi de repêchage en raison de son classement Fifa, les Super Eagles ont pourtant failli se faire surprendre par le courageux Gabon.
Le Nigeria a dû attendre la prolongation pour atteindre les portes de la demi-finale (4-1 ap). Akor Adams pensait avoir fait le plus dur en profitant d'une largesse défensive gabonaise à un quart d'heure du terme du temps réglementaire, mais Mario Lemina a rapidement égalisé. En perdition jusque-là dans le match, Victor Osimhen s'est finalement réveillé lors de la prolongation en inscrivant un doublé.
Dans l'autre demi-finale, la RD Congo faisait en revanche figure d'outsider. Avant la partie, les Léopards n'avaient plus battu le Cameroun en match officiel depuis la CAN 1998… Dominés par les Camerounais, les Congolais ont fait le dos rond, attendu leur heure avant que le capitaine Chancel "Demi-Dieu" Mbemba ne signe le succès dans le temps additionnel (1-0).
Le Nigeria miraculé, la RD Congo qui monte en puissance
Un succès qui porte la marque du sélectionneur Sébastien Desabre. Arrivé en 2022 à la tête de l'équipe avec l'ambition de "remettre la RD Congo sur la carte de l'Afrique", le Français a bâti un collectif cohérent.
La quatrième place des Léopards lors de la CAN 2024 ressemble de moins en moins à un hasard. Les hommes de Desabre l'ont confirmé lors des éliminatoires du Mondial 2026. Ils ont survolé le groupe B et ne doivent leur présence en barrages qu'au fait d'avoir dû cohabiter avec le Sénégal, qui compte actuellement parmi les meilleures équipes d'Afrique. Et encore, ils sont passés très proches de chiper aux Lions de la Teranga la première place.
En face, le Nigeria fait figure de miraculé. Après quatre matches sans victoire dans la campagne d'éliminatoires, la fédération a appelé Eric Chelle pour une opération de la dernière chance. Le Franco-Malien a relancé les Super Eagles qui, bien aidés par un changement de règlement révélé in extremis, ont finalement accroché la place pour les barrages au détriment du Bénin.
Le Nigeria et son armada offensive
L'argument est répété ad nauseam, mais c'est un fait : le Nigeria possède une des attaques les plus redoutées du continent africain. Victor Osimhen, Ademola Lookman, Moses Simon ou l’infatigable Alex Iwobi offrent une multitude de solutions offensives.
L’autre force majeure du Nigeria réside dans la profondeur et l’équilibre de son effectif. Eric Chelle dispose d’un réservoir dense et expérimenté, avec un entrejeu solide mené par Wilfred Ndidi et des défenseurs aguerris, à l'image de William Troost-Ekong. C'est cette profondeur de banc qui a permis au Nigeria de faire craquer le Gabon en prolongation.
La RD Congo ne manque pas de talents, mais c'est sur d'autres qualités que mise Sébastien Desabre. Les Léopards ont bâti leur réussite sur une défense intraitable, autour du patron Chancel Mbemba. Au-delà de la robustesse défensive, la RD Congo peut compter sur la réactivité de son milieu de terrain, capable de gagner les duels et de relancer vite vers l’avant. Des joueurs comme Samuel Moutoussamy et Charles Pickel récupèrent un grand nombre de ballons et alimentent des contre-attaques tranchantes. Sur le plan offensif, l’équipe profite de la mobilité de ses attaquants tels que Bakambu et Bongonda, capables de transformer les rares occasions en buts.
Osimhen contre Mbemba, le duel dans le match
Deux styles opposés qui se retrouvent incarnés par les joueurs emblématiques de chaque équipe : Osimhen et Mbemba, tous deux anciens vainqueurs du Prix Marc-Vivien Foé décerné par RFI et France 24 au meilleur joueur africain de Ligue 1. L’issue de la finale pourrait se jouer sur l’efficacité du Nigérian à tromper la vigilance du Congolais, ou sur la capacité de Mbemba à museler le buteur du Galatasaray.
Actuel meilleur buteur de la Ligue des champions, Victor Osimhen est le métronome des Super Eagles. Quand il va mal, le Nigeria marque le pas. Quand il est en forme, les Nigérians cartonnent, à l'image du 4 à 0 contre le Bénin en octobre ou de la prolongation contre le Gabon.
Face à lui, Mbemba incarne la stabilité défensive congolaise. Patron de la charnière, il sait allier anticipation et engagement physique et se mue même en buteur quand la situation l'exige.
Une victoire qui ne serait même pas synonyme de qualification
Mais le parcours du combattant pour être la 10e équipe africaine au Mondial 2026 ne s'achèvera pas dimanche pour le vainqueur. La victoire offrira simplement un ticket pour le tournoi de barrage intercontinental de mars prochain, qui rassemblera la Bolivie, la Nouvelle-Calédonie, une équipe asiatique (Irak ou Émirats arabes unis) et deux équipes de la Concacaf.
En l'état, avec le classement Fifa actuel, si le Nigeria sort vainqueur des barrages de la CAF, il irait directement dans une finale. En revanche, pour la RD Congo, cela dépendrait de l'identité des représentants d'Amérique du Nord.
