
L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro quitte l’hôpital où il a subi une intervention dermatologique, à Brasilia, le 14 septembre 2025. © Mateus Bonomi, Reuters
L'appel de l'ex-président du Brésil Jair Bolsonaro contre sa condamnation à 27 ans de prison pour tentative de coup d’État a été officiellement rejeté vendredi 14 novembre par la Cour suprême. La juridiction s'était déjà prononcée contre ce recours la semaine dernière, mais devait encore entériner sa décision.
L'ancien dirigeant d'extrême droite (2019-2022), 70 ans, a été déclaré coupable en septembre d'avoir été le chef d'une "organisation criminelle" ayant conspiré pour assurer son "maintien autoritaire au pouvoir" après la victoire de son rival de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva, lors du scrutin d'octobre 2022.
Selon le parquet, ce complot prévoyait l'assassinat de Lula et d'un juge de la Cour suprême chargé de l'affaire, Alexandre de Moraes. Mais il a échoué, faute de soutien de hauts responsables militaires.
Une source du tribunal a indiqué à l'AFP que la défense pourrait formuler un dernier recours dans les cinq jours. Cependant, celui-ci pourrait être rapidement rejeté par Alexandre de Moraes, ce qui mettrait fin à la procédure.
Jair Bolsonaro, assigné à résidence depuis août, pourrait donc être incarcéré au cours de la dernière semaine de novembre.
En raison de problèmes de santé liés aux séquelles d'un coup de couteau reçu à l'abdomen en 2018, il pourrait demander à la Cour de le laisser purger sa peine à domicile, comme ce fut le cas pour l'ancien président Fernando Collor de Mello (1990-1992), condamné à huit ans de prison pour corruption.
"Profondes injustices"
Dans son appel, la défense de l'ex-chef d'État avait invoqué de "profondes injustices", ainsi que "les ambiguïtés, omissions, contradictions" du procès, pour réclamer une réduction de peine, remettant davantage en cause la forme que le fond du dossier.
Le juge Moraes a rejeté cette demande, estimant que le procès avait mis en lumière le rôle prépondérant de Jair Bolsonaro dans une tentative de coup d'État.
Il a également réaffirmé son rôle d'instigateur des événements du 8 janvier 2023, lorsque des centaines de ses partisans ont pris d'assaut des bâtiments gouvernementaux à Brasília.
Niant toute "atteinte au droit à la défense", le magistrat a assuré que tous les éléments de preuve avaient été mis à la disposition des avocats. "La décision justifie toutes les étapes du calcul de la peine", a-t-il écrit.
Ce procès a considérablement envenimé les relations bilatérales, notamment commerciales, avec les Etats-Unis du président Donald Trump, dont Jair Bolsonaro est un ancien allié.
Donald Trump et son gouvernement font pression sur les autorités judiciaires brésiliennes, qu'ils accusent de poursuivre injustement l'ex-dirigeant.
Alexandre de Moraes est la principale cible de Washington, visé depuis fin juillet par des sanctions économiques, étendues en septembre à son épouse.
Avec AFP
