Les électeurs péruviens étaient appelés aux urnes dimanche pour le premier tour de l'élection présidentielle. Keiko Fujimori, la fille d’Alberto Fujimori, président du Pérou de 1990 à 2000, est la grande favorite de ce scrutin.
Les électeurs péruviens étaient appelés aux urnes dimanche 10 avril pour le premier tour de l’élection présidentielle dont Keiko Fujimori est la favorite. La fille d’Alberto Fujimori, président du Pérou de 1990 à 2000, fait la course en tête malgré le passé controversé de son père, condamné en 2009 à 25 ans de prison pour avoir commandité deux massacres perpétrés par un escadron de la mort en 1991-1992, dans le cadre de la lutte contre la guérilla du Sentier lumineux.
Le scrutin, dont les premiers résultats sont attendus dans la nuit de dimanche à lundi, a été assombri samedi par deux attaques attribuées à des forces résiduelles du Sentier lumineux maoïste. Quatre personnes sont mortes dans ces violences survenues dans le centre du pays – trois soldats et un civil – et sept autres ont été blessées.
Alors que la criminalité est encore l’une des principales préoccupations de ce pays de 31 millions d’habitants, Keiko Fujimori s'est hissée à la place de favorite de l’élection présidentielle grâce à un ambitieux plan sécuritaire.
Mais le bilan de son père, aujourd’hui âgé de 77 ans et reconnu coupable de corruption, continue de diviser les Péruviens et son ombre plane toujours sur la trajectoire de sa fille de 40 ans, créditée de 31,5 à 35,4 % des intentions de vote.
Grande incertitude autour du scrutin
Loin derrière avec 14,8 à 17,3 %, l'économiste de droite Pedro Pablo Kuczynski est au coude-à-coude pour la deuxième place avec la jeune parlementaire de gauche Veronika Mendoza (13,8 à 16,8%).
Des 19 candidats inscrits au départ, neuf ont déjà été mis hors jeu ou ont renoncé. La législation, critiquée par certains juristes, permet de disqualifier des candidats jusqu'au jour même du vote, faisant planer une lourde incertitude sur ce scrutin.
Celui ou celle qui prendra les rênes du pays à partir du 28 juillet devra faire face à de nombreux défis. Un des champions de la croissance en Amérique latine grâce à sa richesse en ressources naturelles (minerais), le pays connaît un net ralentissement économique, avec une prévision de croissance pour 2016 de 3%.
Ce chiffre est "bien en-dessous des 7 % (de croissance) qui seraient nécessaires pour résoudre les problèmes de l'extrême pauvreté, de l'inégalité dans la distribution des richesses et l'inégalité des chances" dont souffrent les Péruviens, souligne l'ancien ministre du Travail, Jorge Gonzalez Izquierdo.
Avec AFP