
L'armée philippine a mené dimanche une offensive contre un bastion du groupe terroriste Abou Sayyaf, sur l'île de Basilan. Au cours de l'opération, 23 personnes sont mortes : 18 militaires et cinq jihadistes.
Des affrontements ont opposé, dimanche 10 avril, pendant 10 heures, l'armée philippine à un groupe de 120 rebelles musulmans d'Abou Sayyaf, faisant 23 morts, a annoncé un porte-parole de l'armée.
L'armée a attaqué, sur l'île de Basilan, dans le sud de l'archipel, un bastion d'Abou Sayyaf, groupe lié à l’organisation État islamique, pour lequel les États-Unis ont offert une prime de cinq millions de dollars pour la capture de son chef, Isnilon Hapilon.
Sur les 23 morts, figurent 18 militaires et cinq jihadistes, dont un Marocain, Mohammad Khattab, et un fils d'Isnilon Hapilon, Ubaida. Sur les 73 blessés, on compte 53 militaires et 20 rebelles.
Abou Sayyaf a diffusé en 2014 des vidéos sur les réseaux sociaux où il annonce se ranger derrière l'EI, ce qui a attiré aux Philippines des combattants étrangers venus d'Asie du Sud-Est, du Proche-Orient et d'Afrique du Nord.
Les ressortissants étrangers, cibles privilégiées d’Abou Sayyaf
De son côté, l'armée a intensifié la lutte contre les rebelles à partir de novembre dernier, a indiqué le porte-parole. Le président philippin Benigno Aquino lui a ordonné de pourchasser Abou Sayyaf pour l'enlèvement et l'exécution de ressortissants étrangers.
Le groupe islamiste Abou Sayyaf s'est fait connaître au début des années 2000 en enlevant contre rançon des dizaines de touristes étrangers. Il détiendrait aujourd'hui une vingtaine d'otages. Les violences sur l’île de Basilan ont d’ailleurs éclaté au lendemain de la libération d'un ancien prêtre italien, enlevé et retenu en otage par des islamistes présumés depuis l'automne.
L'armée est également en alerte parce qu'un autre groupe d'Abou Sayyaf a menacé d'exécuter deux Canadiens et Norvégien après l'expiration du délai pour le paiement de leur rançon.
Un accord de paix a été signé en mars 2014 entre le gouvernement et le plus important des groupes rebelles, le Front Moro islamique de libération (FMIL), ce qui a mis fin à un conflit de 45 ans qui a fait 120 000 morts et deux millions de déplacés.
Avec AFP et Reuters