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"C'est la lutte fiscale !"

Au menu de cette revue de presse française, mardi 5 avril, l’indignation provoquée par les révélations des "Panama papers", leur impact politique. Et quelques questions sur la suite de ce grand déballage, notamment en France.

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À la une de la presse française, ce matin, l’indignation provoquée par les "Panama papers", qui mettent en cause des dizaines de personnalités à-travers le monde, dont plusieurs chefs d’État.
"L’Humanité" parle d’un "scandale" qui expose aux yeux de tous "le butin caché du grand pillage mondial" - une affaire qui révèlerait à la fois "l’ampleur de l’évasion fiscale et l’hypocrisie des pays occidentaux". "L’évasion fiscale, rappelle l’Huma, représenterait la bagatelle de 20 000 milliards de dollars. Autant de recettes que les États ne peuvent pas mobiliser pour les services publics". L’enquête internationale sur le cabinet panaméen Mossack Fonseca illustre "le rôle clé des paradis fiscaux dans la fraude financière mondiale", estime La Croix, qui demande à "en finir (une bonne fois pour toute) avec (ces) paradis fiscaux". L es "Panama papers", écrit le journal, confirment "l’impératif d’une lutte mondiale contre les sociétés écrans et les paradis fiscaux. Il s’agit de lutter contre les détournements de fonds et les fraudes de grande ampleur réalisés au détriment d’innombrables citoyens ordinaires, (mais aussi) de réduire (cette) vaste zone grise où tout n’est pas illégal mais où des entreprises ayant pignon sur rue et des individus allergiques aux impôts se retrouvent en compagnie des plus dangereux criminels".
"C’est la lutte fiscale", prévient Libération, qui juge que "la publicité des mouvements de fonds (peut agir) comme une force de dissuasion. Empêchés de vivre cachés, les candidats à l’opacité vivront moins heureux". Certes, écrit Libé, "on dira que c’est une tâche sans fin et qu’un paradis fiscal ramené à la raison est remplacé par un autre. Il y a quelque chose de Sisyphe dans ce travail de moralisation. Mais comme dit le philosophe, il faut imaginer Sisyphe heureux". Libération a d’autant plus de raisons d’espérer que depuis 2009, "un mouvement de fond a été lancé contre la fraude fiscale", rappelle L’Opinion, qui salue la façon dont l’échange automatique d’informations a fait "une percée inattendue", ces dernières années - à voir avec le dessin de Kak, qui montre Vladimir Poutine passant un portique de "sécurité fiscale".
Le nom  du président russe n’apparaît pas directement dans les "Panama Papers", contrairement à creux de plusieurs membres de sa garde rapprochée. Cette mise en cause de ses amis, accusés d’avoir transféré près de deux milliards de dollars hors de Russie, a provoqué une réaction très vive de la part du Kremlin, qui dénonce une manœuvre des services secrets américains - c’est ce que rapporte Le Figaro, qui rappelle que le président russe a fait du patriotisme économique son cheval de bataille. L’argument de la "manip'" est nourri par l’absence, du moins pour le moment, de personnalités américaines dans les "Panama papers", mais est fragilisé par la mise en cause d’alliés de Washington - dont le président ukrainien Petro Porochenko, un dirigeant "dont l’incapacité à lutter contre la corruption fatiguent ses soutiens occidentaux", d’après L’Opinion, qui le juge encore plus "fragilisé" par ses participations dans Prime asset partners, créé par Mossack Fonseca dans les Îles Vierges britanniques.
En Islande, les révélations des "Panama Papers" déclenchent une tempête politique. D’après Le Monde, la mise en cause du Premier ministre Sigmundur David Gunlaugsson, et celles de deux de ses ministres, ont fait descendre dans la rue des milliers d’Islandais, déterminés à obtenir leur démission. En France, quelques secousses sont aussi à prévoir, puisque Le Monde s’apprête à divulguer le nom d’un "grand parti national français" impliqué dans le scandale. S’agit-il du Front national, se demande l’Obs, qui étaie ses interrogations par le fait que Frédéric Chatillon, un proche de Marine Le Pen, semble avoir pris les devants en donnant dès lundi sur son compte Facebook des informations sur ses investissements en Asie .
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