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Combats à Brazzaville : les autorités accusent une milice opposée à Denis Sassou-Nguesso

Le gouvernement congolais a annoncé lundi avoir lancé des "investigations", après que de violents heurts ont éclaté dans les quartiers sud de Brazzaville. Il accuse une milice opposée au président Denis Sassou-Nguesso, réélu le mois dernier.

Le gouvernement congolais a annoncé, lundi 4 avril, avoir lancé des "investigations" sur les combats de la nuit à Brazzaville. Des fusillades et des tirs d'armes lourdes ont éclaté contre une base militaire et quatre commissariats. La mairie de Makélékélé, un des quartiers du sud de la capitale congolaise acquis à l'opposition, a également été incendiée "dans le cadre de ce qui s'apparente à une véritable action terroriste", indiquent les autorités dans un communiqué.

Selon le pouvoir, "les assaillants" seraient "des ex-miliciens Ninja Nsiloulou", des combattants d'une ancienne faction de la guerre civile des années 90 opposés au camp de Sassou Nguesso et aujourd'hui dirigés par Frédéric Bintsamou, alias Pasteur Ntumi. Ils sont accusés d'avoir commis des "voies de faits et diverses exactions sur les populations civiles, lesquelles se voient contraintes de quitter leurs lieux d'habitation".

Attaque liée à la réélection de Sassou-Nguesso

"Force est de constater que cette situation est consécutive à l'élection présidentielle du 20 mars, grand moment de démocratie apaisée, scrutin dont les populations attendent tout simplement la publication des résultats définitifs par la Cour Constitutionnelle", selon le texte de la déclaration officielle.

Le président sortant Denis Sassou-Nguesso, âgé de 72 ans, a été réélu après avoir fait adopter, par référendum en octobre 2015, des réformes supprimant les diverses limitations aux mandats présidentiels qui l'auraient empêché de se représenter. Élu une première fois entre 1979 et 1992, il occupe cette fonction depuis 1997.

Lors du scrutin présidentiel fin mars, le président-candidat s'est imposé dès le premier tour avec 60,39 % des voix. Les candidats de l'opposition ont estimé que l'élection était frauduleuse et ont appelé à une campagne de désobéissance civile. La grève générale a été très suivie la semaine dernière dans les quartiers sud de Brazzaville, mais ignorée dans le nord de la capitale où le président est populaire.

Des candidats impliqués ?

Pour l'heure, le gouvernement "n'a pas encore la preuve que des candidats, ou leurs soutiens soient impliqués dans cette affaire" mais "tient à préciser à l'opinion nationale et internationale que les investigations se poursuivent". Qualifiant la situation de "maîtrisée", "les populations [sont invitées] à rester sereines et à vaquer à leurs occupations quotidiennes".

À Paris, le Quai d'Orsay a fait part de son inquiétude et lancé un appel à la retenue. "Notre ambassade a immédiatement adressé des consignes de sécurité et des appels à la prudence à nos ressortissants sur place, qui ont été invités à rester chez eux. Le lycée français est fermé aujourd'hui", a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. "Nous continuerons de suivre la situation avec beaucoup
d'attention. Nous appelons à la retenue."

Avec AFP et Reuters