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Turquie : le PKK revendique un attentat à la voiture piégée à Diyarbakir

Un attentat à la voiture piégée, revendiqué par le PKK, a tué sept policiers et blessé 27 personnes à Diyarbakir, plus grande ville du sud-est de la Turquie, à majorité kurde.

La police turque visée une nouvelle fois à Diyarbakir. Un attentat à la voiture piégée a été perpétré jeudi 31 mars dans la grande ville du sud-est de la Turquie, peuplée à majorité de Kurdes. Au moins sept policiers ont été tués et 27 personnes ont été blessées, parmi lesquelles plusieurs policiers, a précisé une source de sécurité locale. Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a revendiqué l'attaque dans un communiqué publié sur son site Internet.

La violente explosion s'est produite près d'une gare routière située à plusieurs kilomètres du centre-ville, au passage d'un car de police, selon cette même source. D'après les autorités locales, c'est un véhicule bourré d'explosifs télécommandé à distance qui a explosé.

"Ils ont cru que nous aurions peur. Nous n'avons pas peur, ils ne nous feront pas vaciller, nous sommes debout jusqu'à la fin", a martelé le Premier ministre Ahmet Davutoglu, qui avait prévu son déplacement dans la ville avant l'attaque et qui a décidé de le maintenir, entouré d'importantes mesures de sécurité. Le chef du gouvernement est venu rencontrer les habitants de Diyarbakir et d'évaluer sur place les dégâts occasionnés par les récents combats.

Les forces de sécurité turques mènent en effet depuis plusieurs mois des opérations d'envergure contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans plusieurs quartiers de cette ville et dans le sud-est anatolien en général, où le PKK a lancé un "soulèvement" dans les zones urbaines.

Radicalisation de la rébellion kurde

La Turquie vit en état d'alerte renforcée en raison d'une série inédite d'attaques depuis l'été dernier, attribuées aux jihadistes ou liées à la reprise du conflit kurde.

La dernière en date, un attentat-suicide attribué par les autorités turques au groupe État islamique (EI), a frappé le cœur d'Istanbul le 19 mars sur l'avenue commerçante Istiklal, tuant quatre touristes étrangers et blessant une trentaine de personnes. Un attentat survenu seulement six jours après celui à la voiture piégée dans le centre d'Ankara, qui a tué 35 personnes et a été revendiqué par un groupe radical kurde proche du PKK, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK).

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, le conflit kurde a repris l'été dernier. Des affrontements opposent les forces de sécurité aux rebelles du PKK dans de nombreuses villes du sud-est anatolien placées sous couvre-feu.

Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan a affiché à plusieurs reprises sa volonté ferme de "détruire" le PKK, dont les bases arrières situées dans le nord de l'Irak sont régulièrement pilonnés par l'aviation turque.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par bon nombre de pays dont l'Union européenne et les États-Unis, a lancé une lutte armée contre les forces d'Ankara en 1984. Le conflit a depuis fait plus de 40 000 morts, dont la grande majorité des rebelles. Dans un entretien il y a deux semaines dans le Times britannique, le chef militaire du PKK Cemil Bayik avait confirmé la radicalisation de la rébellion, promettant "des combats partout".

Avec AFP et Reuters