À la une de la presse française, ce matin, les défaites du groupe État islamique en Syrie et en Irak. L'organisation "recule sur tous les fronts", titre "Le Figaro", qui affirme que le territoire contrôlé par les djihadistes, chassés de Palmyre, "ne cesse de rétrécir". "Da ech n’est pas invincible. C’est un lieu commun que nous ­avions peut-être fini par oublier au spectacle de son expansion au Levant, de ses métastases en Afrique et de ses attentats en Europe". Le journal rappelle, néanmoins, que "la 'longue guerre' contre le terrorisme, se déroule sur de multiples fronts" : "frapper le nœud de vipères n'empêche pas les morsures venimeuses loin de ses bases, et peut même les multiplier. Et ce combat-là est loin d’être fini".

"Libération" s’émeut, pour sa part, de voir le régime syrien tirer profit de ses victoires, et de la visite à Assad, à l’occasion de Pâques, de cinq élus du parti Les Républicains, dont Thierry Mariani, qui a appelé l’UE à lever les restrictions sur la Syrie : "Au nom d’un prétendu réalisme, certains clament aujourd’hui qu’il faut s’allier avec Assad comme on s’était allié avec Staline contre Hitler. Cet apparent bon sens fait oublier que la quasi-totalité des 260 000 morts sont le fait de ses soudards", et que "c’est aussi ce régime sanguinaire que fuit l’écrasante majorité des millions de réfugiés arrivés dans les pays voisins ou en Europe". "Toute alliance, même indirecte, avec le 'boucher de Dama'» ne fera qu’alimenter encore un peu plus le brasier syrien. Avec des effets dévastateurs sur tout le Moyen-Orient, mais aussi sur l'Europe".

En France, la loi Travail entame aujourd’hui son marathon parlementaire. Le Huffington Post évoque une "course de haies", qui débute avec la présentation du texte de Myriam El Khomri devant les députés et va se poursuivre jeudi, avec de nouvelles manifestations dans toute la France. Jugé trop défavorable aux droits des salariés par une partie des syndicats, ce projet de loi, dont le but affiché est de lutter contre le chômage, est en revanche perçu comme trop timoré par le patronat et la droite - et pas suffisamment abouti, selon le prédécesseur de l’actuelle ministre du Travail. Dans une interview aux "Échos", François Rebsamen dit tout le bien qu’il pense de la réforme de celle qui l’a remplacé : "Il ne faut pas attendre de miracle" de son projet de loi, assène-t-il, ajoutant que celui-ci "n’aura pas d’impact significatif avant la fin du quinquennat". Peu d’impact également, selon "Le Figaro", pour le grand plan de formation des chômeurs annoncé par François Hollande - 500 000 formations supplémentaires en un an. Pour le journal, le chiffre avancé "se heurte à la réalité".

Hollande dont les ambitions pour 2017 donnent lieu à d’innombrables conjectures. Ira? Ira pas? Oui, il ira, assure " L e Figaro", qui livre les extraits d’un ouvrage, "Le pari", consacré au plan de bataille du président se faire réélire. Comme en 2012, François Hollande regarderait vers le centre pour sauver sa réélection. "La gauche, il en a fait son deuil", écrivent les auteurs. C’est d’ailleurs ce que lui reproche son ancien camarade Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Parti de gauche en 2017, auquel "Libération" consacre un dossier. Ce candidat "anti système" enterre le clivage gauche-droite pour lui substituer celui du "peuple" contre "l’oligarchie" - un créneau qu’il partage avec la patronne du FN, Marine Le Pen, qui se présente elle aussi comme une candidate "loin des tambouilles" , "libre, (et) qui ne doit rien à personne" .