Le groupe de contact sur la Somalie et sur la lutte anti-piraterie se réunit en Italie, mardi et mercredi. Objectif : trouver un moyen d'aider Mogadiscio à rétablir l'ordre sur son territoire, déchiré par une guerre civile depuis 17 ans.
Le groupe de contact sur la Somalie et sur la lutte anti-piraterie se réunit, depuis hier, au ministère italien des Affaires étrangères, à Rome. Objectif de ce sommet : trouver "une solution s'attaquant aux racines de la piraterie" au large de la Corne de l'Afrique, explique le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, pour qui les causes profondes du problème "viennent des crises politique, économique et sociale que traverse ce territoire".
Quinzième du nom depuis la création du groupe de contact en 2005, la réunion, à laquelle une quarantaine de personnes participent - dont le représentant spécial de l'ONU en Somalie, Ahmedou Ould Abdallah, et le Premier ministre somalien Omar Abdirashid Ali Sharmarke -, cherche un moyen d’aider le gouvernement de Mogadiscio, incapable de restaurer l’ordre dans son pays déchiré par une guerre civile depuis 1991.
Elle a notamment proposé de "créer une unité de garde-côtes le long de la côte somalienne" et réaffirmé "la nécessité de favoriser le développement du pays sur le long terme en aidant à la création d’emplois et au respect de l’État de droit", raconte Alexis Masciarelli, correspondant de FRANCE 24 à Rome.
La Somalie, "une priorité pour Al-Qaïda"
Côtés somalien, les attentes en la matière sont grandes. Depuis le 7 mai, les extrémistes islamistes des Shebab ont lancé une offensive sans précédent - elle a déjà fait plus d'une centaine de morts, en majorité des civils - pour chasser du pouvoir le président Sharif Cheikh Ahmed, un islamiste modéré élu à la fin du mois de janvier.
Ce dernier, qui devait assister à la réunion de mercredi, a finalement dû y renoncer à cause de la situation à Mogadiscio, où les forces gouvernementales ont lancé une contre-offensive sur les positions des insurgés islamistes.
Dans le pays, la situation s’est encore dégradée ces dernières semaines. Les Shebab contrôlent la totalité du sud et la quasi-totalité du centre de la Somalie. Ils se sont notamment emparés de la ville stratégique de Jowhar, à 90 km au nord de Mogadiscio, fief du président. Quant à la capitale, elle est quotidiennement le théâtre d’attaques au mortier.
Interviewé lundi par le quotidien italien Il Sole 24 Ore, Sharif Cheikh Ahmed affirme que son pays est devenu une "zone stratégique" et "une priorité" pour Al-Qaïda. Il ajoute que le gouvernement italien a "le devoir de faire tout ce qu'il peut pour aider" la Somalie. "L'Europe agit, elle s'est engagée à nous aider, mais nous voulons que l'Italie devienne notre pont vers l'Europe", a-t-il conclu.
Lors d'une conférence des donateurs réunis à Bruxelles, le 23 avril, la communauté internationale a effectivement promis de consacrer 213 millions de dollars au soutien de la Mission de maintien de la paix de l'Union africaine en Somalie (Amisom) et à la constitution d'une force de police somalienne. Plus de la moitié de la somme sera fournie par l'Union européenne.