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L’attentat-suicide d’Istanbul a été commis par un membre de l’EI, selon Ankara

L’auteur de l’attentat-suicide qui a tué quatre personnes samedi à Istanbul était membre de l’organisation État islamique, a déclaré dimanche le ministre turc de l’Intérieur.

Le kamikaze qui a semé la mort sur Istiklal, l’artère commerçante d’Istanbul, a été identifié comme un membre de l’organisation État islamique (EI), a affirmé dimanche 20 mars le ministre turc de l’Intérieur, Efkan Ala.

"Nous avons établi que Mehmet Ozturk, né en 1992 à Gaziantep, a commis l’attaque haineuse de samedi à Istanbul. Il a été établi qu’il est membre de Daech [autre nom de l'EI]", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse télévisée.

Cinq personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête, a ajouté le ministre. Selon l'agence de presse Dogan, le père et le frère de l'auteur de l'attentat, originaire de la ville de Gaziantep (sud), ont été placés en garde à vue.

Samedi, un kamikaze a actionné sa ceinture d’explosifs dans une artère commerçante de la partie européenne d’Istanbul, tuant quatre personnes - trois Israéliens, dont deux ayant également la nationalité américaine, et un Iranien. Selon le dernier bilan, 39 autres personnes, dont 24 étrangers, ont été blessées par la déflagration.

C’est la deuxième fois en un peu plus de deux mois qu’Istanbul est la cible d’un attentat-suicide : le 12 janvier, un kamikaze avait frappé le quartier touristique de Sultanahmet, faisant une dizaine de morts, principalement des touristes allemands.

Lors d'un discours prononcé à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé que "la Turquie ne céderait jamais face au programme du terrorisme". "Nous vaincrons le terrorisme", a-t-il ajouté.

Série inédite d’attentats

La Turquie vit en état d'alerte permanente depuis l'été dernier et une série inédite d'attentats meurtriers attribués par son gouvernement à l'EI, qui ont frappé ses deux plus grandes villes, Istanbul et Ankara.

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L’attentat-suicide d’Istanbul a été commis par un membre de l’EI, selon Ankara

En octobre, deux kamikazes avaient fait 103 morts à Ankara en se faisant exploser au milieu d'une foule de partisans de la cause kurde réunie devant la gare centrale. Puis en janvier, un autre avait tué 12 touristes allemands près de la Mosquée bleue à Istanbul.

Longtemps soupçonnée par ses alliés de complaisance avec les groupes les plus radicaux qui combattent le régime syrien, Ankara a rejoint l'été dernier la coalition antijihadiste internationale et multiplié les arrestations dans les milieux proches de l'EI.

Le pays est en outre secoué depuis des mois par la reprise du conflit kurde. L'attaque de l'avenue Istiklal a provoqué un nouveau choc dans le pays. La célèbre artère est restée anormalement peu fréquentée dimanche, tout comme l'emblématique place Taksim toute proche. "On ne sait jamais où cela peut arriver et nous avons peur", a confié samedi après l'attaque le cuisinier d'un restaurant du quartier, Ismaïl.

Samedi soir, le Premier ministre Ahmet Davutoglu, qui ne s'est toujours pas exprimé publiquement, a promis de "continuer à combattre toutes les formes de terrorisme".

Depuis plusieurs jours, le président turc Recep Tayyip Erdogan est mis en cause par ses détracteurs, qui lui reprochent l'incapacité des services de sécurité face à cette vague d'attentats. Embarrassé, il a en retour mis en cause vendredi la complaisance des Européens pour la rébellion kurde.

Avec Reuters