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Loi Travail : la manifestation étudiante violemment réprimée par les forces de l'ordre

Visages en sang, étudiants traînés au sol... Selon de nombreux journalistes présents sur place, la manifestation s'est terminée à Tolbiac de façon houleuse.

Depuis plusieurs semaines maintenant, la mobilisation contre le projet de loi Travail dit El Khomri s'organise. Pour les opposants au texte, il y a urgence : il faut exiger du gouvernement le retrait pur et simple du texte. 

"En refusant aux étudiants le droit de se réunir en assemblée générale, la direction de l'université est à l'origine des incidents"

Après la fronde du mercredi 9 mars vécue par certaines organisations syndicales comme un "tour de chauffe", la manifestation étudiante de ce jeudi 17 mars était fort attendue. En marge de la manifestation contre la loi Travail, des violences entre étudiants et forces de l'ordre ont éclaté sur le campus de Tolbiac. Cinq personnes ont été interpellées lors des échaufourrés de jeudi soir.

"L'Unef pointe du doigt la responsabilité de l'université dans ces événements. En refusant aux étudiants le droit de se réunir en assemblée générale, la direction de l'université est à l'origine des incidents", précise un communiqué.

L'interdiction d'organiser une assemblée générale

Certains étudiants avaient prévu d'organiser une assemblée générale dans la faculté, fermée jeudi matin. Ce n'est qu'à l'issue du rassemblement sur la place d'Italie en fin de journée que certains se sont rendus aux abords de l'université et ont occupé l'entrée au niveau du Centre Pierre Mendès France.

Qq dizaines de manifestants vlt partir a Tolbiac, ms les crs barrent la route. pic.twitter.com/asqKaPqkJj

— Marie Piquemal (@mariepiquemal) 17 mars 2016

250 étudiants sont parvenus à forcer l'entrée de l'université, avant d'être délogés par les forces de police.

À #Tolbiac, l'occupation illégale du site dérape face à la violence des manifestants. #manif17mars #LoiTravail pic.twitter.com/G3BbRQ96c2

— Jens Villumsen (@J_Villumsen) 17 mars 2016

Les tensions entre manifestants et forces de l'ordre ont été très largement commentées sur la toile. Certaines photos témoignant de violences policières ont été postées par des étudiants. Celles-ci n'ont pas manqué de provoquer l'indignation face au comportement des CRS et les marques de solidarité envers les étudiants.

Je peux comprendre la présence de CRS face aux casseurs, et pour encadrer les manifestations. Mais pas matraquer les étudiants #Tolbiac

— Gaspard Sav. (@Staccat0ctopus) 17 mars 2016

Solidarité avec la jeunesse qui ne rend pas. Quelles que soient nos opinions, on ne peut pas accepter les violences policières. #Tolbiac

— Mouvement Anti-FN (@MouvAntiFN) 17 mars 2016

Finalement, la teneur des faits de ce jeudi soir n'est pas sans rappeler celle du mouvement étudiant initié contre le CPE, en 2006.

VOIR AUSSI : Les manifestations étudiantes, cauchemar des gouvernements

À l'époque, les jeunes avaient également organisé de nombreuses assemblées générales pour protester contre le projet de loi. La contestation avait d'ailleurs précisément eu lieu au sein du même amphithéâtre.

La grève du 31 mars à venir, elle, sera un autre rendez-vous important de la mobilisation contre la réforme du code du travail.

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Écrit avec Charlotte Viguié.

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