Deux suspects sont toujours recherchés au lendemain d'une opération anti-terroriste menée à Bruxelles par les forces de police belges et françaises, dans le cadre de l'enquête sur le 13-Novembre.
Au lendemain d'une spectaculaire intervention antiterroriste menée par les forces de police belges et françaises, liée aux attentats du 13 novembre, deux suspects étaient toujours "activement recherchés" par les forces de l'ordre, mercredi 16 mars.
"Deux personnes qui se trouvaient dans l'appartement [perquisitionné mardi] ont réussi à prendre la fuite ; elles sont activement recherchées", a expliqué le porte-parole du parquet fédéral, Thierry Werts, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
Au cours de cette opération, un suspect armé d'une Kalachnikov a été tué. À côté de son cadavre, un drapeau de l'organisation État islamique et un livre sur le salafisme ont par ailleurs été retrouvés mardi soir. Ce dernier a été identifié : il s'agit de Belkahid Mohamed, un Algérien né le 9 juillet 1980, en situation illégale en Belgique. Il n'était pas connu des autorités judiciaires et de police "à l'exception d'un fait de vol simple en 2014", a déclaré Thierry Werts.
Le porte-parole du parquet fédéral a également confirmé des informations de presse faisant état de l'interpellation de deux personnes mardi soir, mais n'était pas en mesure de confirmer si elles étaient bel et bien liées.
"Quatre de nos agents ont été légèrement blessés, ça aurait pu être un drame"
L'opération de police avait été déclenchée mardi en début d'après-midi après qu'une perquisition a mal tourné rue du Dries, dans la commune bruxelloise de Forest, débouchant sur un assaut contre la maison où un ou plusieurs suspects s'étaient retranchés.
Une source policière française avait expliqué plus tôt que l'opération de mardi ne visait pas Salah Abdeslam, toujours en fuite, mais concernait "l'entourage d'un ou plusieurs des 11 inculpés belges".
"Lors de cette opération, une ou plusieurs personnes ont immédiatement ouvert le feu sur les policiers dès l'ouverture de la porte par les forces de l'ordre", avait rapporté le parquet fédéral mardi soir.
Quatre policiers, dont trois Belges et une Française, ont été légèrement blessés au cours de l'intervention, ont précisé les autorités. Cette policière française "était présente dans le cadre d'une équipe d'enquête conjointe entre le parquet fédéral [belge] et le parquet de Paris", a précisé à la presse le ministre belge de la Justice, Koen Geens, mardi soir. "On ne s'attendait pas à ce qui s'est passé cet après midi", a-t-il ajouté.
"Nous constatons que nous avons eu beaucoup de chance. Quatre de nos agents ont été légèrement blessés, ça aurait pu être un drame. Nos agents de police continuent de travailler sur le terrain", a déclaré le Premier ministre belge, Charles Michel, dans une brève déclaration à la presse en milieu de soirée.
Un conseil national de sécurité prévu mercredi
"Nous avons été immédiatement informés que dans le cadre d'une perquisition, les forces de l'ordre ont essuyé des tirs. Il s'en est suivi des opérations de police, qui se poursuivent", a ajouté le Premier ministre, qui a confirmé que cette perquisition, de routine, était "en lien avec les attentats de Paris" du 13-novembre qui ont fait 130 morts.
Le calme est progressivement revenu dans la soirée à Forest. La plupart des riverains ont été autorisés à regagner leur domicile, à l'exception de ceux résidant dans le périmètre encore scellé.
Un conseil national de sécurité, qui réunit les principaux ministres et responsables des services de sécurité belges, est prévu mercredi. En Belgique, onze personnes ont été inculpées à ce jour en lien avec les attaques du 13 novembre 2015. L'enquête a montré que ces attentats avaient été largement préparés et coordonnés depuis Bruxelles.
Huit de ces onze inculpés sont toujours en détention provisoire. Salah Abdeslam et son ami Mohamed Abrini, originaire, comme lui, de la commune bruxelloise de Molenbeek, n'ont toujours pas été appréhendés.
Salah Abdeslam, 26 ans, soupçonné d'avoir eu au moins un rôle clé de logisticien dans les attentats de Paris, s'est évaporé dans la nature depuis son exfiltration de la capitale française jusqu'à Bruxelles par des amis, le lendemain des attaques.
Avec AFP