Christian Bîmes, qui a présidé pendant 16 ans la Fédération française de tennis, va comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris. Accusé de malversations financières, il encourt cinq ans de prison et 75 000 euros d'amende.
AFP - Christian Bîmes comparaît à partir de mercredi devant la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris, accusé de diverses malversations financières durant les dernières de ses seize années passées à la tête de la Fédération française de tennis.
Poursuivi pour "prise illégale d'intérêt par personne chargée d'une mission de service public" et "abus de confiance", l'ex-président de la FFT, incité à l'automne 2008 de renoncer à un cinquième mandat à la tête de la 2e fédération de France en raison de ces mésaventures judiciaires, risque 5 ans de prison et 75.000 euros d'amende.
A ses côtés comparaîtront, lors des quatre audiences prévues jusqu'au 17 juin, l'ancien secrétaire général de la Fédération, Jacques Dupré, accusé du même délit que son ex-patron, et l'épouse de M. Bîmes poursuivie pour "recel de prise illégale d'intérêt".
C'est en 2004 que "l'affaire Bîmes" a éclaté au grand jour, à la suite de la plainte de cinq licenciés de la FFT qui dénonçaient à la fois les anomalies comptables et le train de vie de leur président, et la collusion d'intérêts entre ses différentes fonctions.
Et c'est ce dernier point que le Parquet avait d'abord retenu pour décider du renvoi de M. Bîmes en correctionnelle, en février 2008, un an après sa mise en examen par la juge d'instruction Xavière Simeoni.
Dépenses somptuaires
Concrètement, la justice lui reproche d'avoir cumulé, à partir de 2004, des postes salariés incompatibles: celui de président de la FFT et de TF1 entreprises. C'est en effet lui, en tant que N.1 de la Fédération, qui a négocié les droits de retransmission de Roland-Garros avec Eurosport (filiale à 100% de TF1) pour un montant deux fois inférieur à ce que la chaîne payait précédemment.
C'est également lui qui a signé divers contrats au nom de la FFT avec la société d'hôtesses employant son épouse Caroline Château.
En 2007, M. Bîmes, 61 ans, Docteur en pharmacie de son état, avait également été mis en examen par Mme Simeoni pour "abus de confiance", accusation dont il doit aujourd'hui répondre. Outre ses "collusions", la plainte initiale visait en effet à dénoncer les dépenses somptuaires engagées pour le compte de la fédération. Les plaignants lui reprochaient notamment la perception d'indemnités indues, l'utilisation d'automobiles et le remboursement de dépenses injustifiées (billets d'avion, téléphone, traiteur...).
M. Bîmes, remplacé par Jean Gachassin en février dernier à la tête de la FFT, a annoncé son intention de demander la relaxe, niant tout en bloc et se disant victime d'une "campagne de déstabilisation".
Prétendant "payer sa fidélité à Christian Bîmes", Jacques Dupré est lui poursuivi pour avoir profité de son statut à la FFT pour favoriser la société d'un de ses fils et demandé à un partenaire de la fédération d'engager un autre de ses fils.